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vendredi, mai 22, 2009

Gyantsé










Dès le lendemain matin nous prenions la route de Gyantsé une jolie petite ville prospère. Il faut dire qu’elle se tient au croisement des routes caravanières qui relient Lhasa au Sikkim et au Népal . Dévastée par des inondations, elle a dû être reconstruite en 1954 ce qui fait que la ville n’est pas encore trop chinoise. Le monastère, "le Pelkor Chode" est lui aussi de toute beauté . En partie détruite, la ville temple n’a pas la taille de celle de Sigatsé mais elle date aussi de 1418 et fut construite comme une fédération de 16 collèges monastiques appartenant à trois différentes écoles ( guéluppa, sakyapa et zalupa) . Cette exceptionnelle tolérance se sent encore dans les vieux murs qui ont traversé les siècles et la révolution sans grands dommages heureusement. Les charpentes sont magnifiques, les aménagements riches et chaque chapelle contient son lot de trésors . C’est le monastère qui nous a le plus touchées, Olga et moi et de loin. Nous avons eu du mal à quitter les lieux après 3 heures de visite . Dans l’effrayante chapelle des protecteurs à la porte si basse qu’il fallut y entrer pliées en deux nous avons pu parler avec le moine de service qui nous a même gratifiées d’une kata . La salle de l’Assemblée où les moines qui restent se réunissent encore chaque matin pour lire les écritures, converser et chanter ensemble est une salle splendide avec ses 48 piliers et ses fresques remarquables. Au fond la magnifique salle des 3 Bouddhas, passé, présent et futur , entourés de 8 Bodhisattvas de 4 m de haut ( 4 féminins, 4 masculins) est bien impressionnante. Fresques tantriques de toute beauté, statues de taille humaine, mandalas datant du 16eme siècle, reliques exceptionnelles, où que vous portiez le regard vous ne pouvez qu’être séduit. Il y a même une chapelle consacrée à la mère du fondateur, emplie d’écritures sacrées écrites à la main à l’encre noir et, ou, or , magnifiquement conservées dans des boites en tissus brodés . Les pèlerins analphabètes passent dessous les rayonnages en forme de pigeonniers afin que cette sagesse puisse leur couler de source dessus.. Ainsi ils s’en imprègnent. Dans la cour le Kumbum la stupa aux mille visages qui compte 108 portes comme le nombre de grains du chapelet tibétain , construite dès 1427 sur le modèle des anciennes stupas indiennes. Grimper tout en haut et s’arrêter dans les 77 chapelles permet de parcourir symboliquement tout le chemin tantrique .
Nous n’avons pas vu beaucoup de moines, plutôt des militaires qui pourtant essayaient de se faire discrets mais qui sont là pour rappeler quand même que le Tibet est occupé. Les pèlerins préfèrent regarder droit devant.

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