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mardi, novembre 30, 2010

Revenir



Vraiment je serais bien restée. Des Mois. D’autant que Marie Claire M’Ballo m’a proposé de me louer à long terme une pièce studio sur la plage d’où, étant sous son balcon, je capterais encore mieux le réseau de Mr Attali ! C’est idiot ces billets, ces promesses que l’on fait d’être ici ou là à telle date, à telle heure même !!! Ça force à revenir car c’est ce que je vais faire. Je vais aller à Joal comme prévu cette semaine, puis aller au Mali le 11, un mois, maintenant que j’ai le visa, puis prendre un bus et revenir au Cap en 40 heures, m’installer 1 mois, deux, trois peut être, le temps de revoir mon double arc en ciel. Adieu Bénin, Togo, Ghana ! Le Cap m’ira avec la bande. Le studio est idéalement placé. Il y en a un autre en vis-à-vis. Si l’un, l’une de vous peut venir (je pense à Nicole, à Anne Marie, à Elisa, à Nadine... à Emma, à Fidelma, à Caro-Line et Lanne). Les deux studios sont identiques. L’emplacement est idéal, le lit est bon, la salle de bain est grande, il y a une cuisine avec réfrigérateur et congélateur. Il y a une tonnelle pour diner dehors. Comment résister ? Aussi, pour 10 euros par jour de location, il y aura moi au paradis qui rêve déjà de voir les petits enfants débarquer dès février. La vie pourrait être si facile.En attendant j'ai repris mon gros sac laissé en garde au Perroquet . Ce jeune homme a tenu à m'offrir un collier porte bonheur et a porté mes bagages gracieusement jusqu'u bateau qui partait à 15H, refusant toute piecette, parce que même blanche , je lui faisais penser à sa mère .


Really I could have stayed a month . Especially as Marie Claire M'Ballo offered to rent me a room on a long-term basis , a studio on the beach where I could capture Mr. Attali's network ! But silly promises are made to be here or there at such a date, even at such an hour! Forced to return : that's what I'll do, just to keep my words . I will go,as planned, to Joal this week and then go to Mali on dec the 11th now that I have the visa, then I could take a bus back and return to Cape Skirring within a 40 hours journey , settle one month, two, three maybe and review my double rainbow. Then farewell Benin, Togo, Burkina Fasso! The studio is conveniently located. If any, one of you can come (I think Nicole, Anne Marie, Elisa, Nadine ... Emma, Fidelma, Caro-Line and Lanne) then i could rent the one facing mine . Both studios are identical. The location is great, the bed is good, the bathroom is large, there is a kitchen with refrigerator and freezer. There is a gazebo for dining out. How could you resist? Also, for a 10 euros 's rent a day , you would be in Paradise,. What I would love above all is to see my own grand- children landing here in February.

Diner familial


Le soir Fatou (musulmane) et Georges (catholique) m’ont invitée chez eux pour que je rencontre leurs deux petites filles de 6 et 4 ans, Nancy et Linda. Ils ne croyaient pas que je partirais ce matin. Mais j’avais réservé le bateau et plus vite je pars , plus vite je reviens. Plus vite je suis a Dakar, plus vite j’expédie les tissus, plus vite Bannah s’en sort. Ils s'ingénient à me tenter d'acheter une villa ici contre Bally... De vivre le reste de mes jours au soleil entourée d'une tendre sollicitude. Peut être que si l’idée qui m’était chère de vivre au Sri Lanka n’a pas emballé ma famille, l’idée de les inviter à venir me voir ici, disent-ils, ne soulèvera pas les mêmes objections. C’est moins loin ( 6h30 d’avion), c’est donc moins cher ; il y a un avion qui vient de Paris en direct le samedi plusieurs mois par an et des vols quotidien pour Dakar, pas de décalage horaire et plein de musique, de soleil et de bonne humeur et des fleurs. Il y a des vaches sur la plage comme à Bally, de bonnes moustiquaires, des ventilos, des rouleaux, du sable chaud et des amis d’avance. Ce serait dommage de laisser passer tant d’opportunités cette vie ci !

lundi, novembre 29, 2010

Skirring 2


Et le lendemain on a remis ça : nos rêves debout. Moi j’ai essayé un massage et il était super. Plus cher qu’en Thaïlande, certes mais efficace. Pour commencer notre équipe du bonheur, il fallait s’occuper. Bannah, avant qu’elle ne soit bannie : sa petite fille a faim. Il fut décidé qu’au lieu de lui donner des sous, une fois rentrée à Dakar j’enverrai Mama D. au marché le plus africain, le plus populaire, le marché Tilène, à la Médina, marchander du tissu en gros pour que Bannah fabrique avec l’aide des amies 12 ou 20 ou 30 boubous africains avec sacs, bracelets et foulards assortis, afin qu’elle ait du choix à proposer. On aura les coupons en gros, ce qu’elle ne peut pas trouver en Casamance, et de là elle pourra en les vendant 4000 FCFA (6 euros 10) commencer un petit fond de commerce et nourrir fils et filles...

Africa Tempo



Pour clore la journée un groupe exceptionnel, coloré Bob Marley, comme souvent, la jeunesse d’ici, vint jouer chez Marie Claire M'Ballo, 5 percussionnistes (d jambé, balafon, tamtam : tama , sabar) et 3 danseurs de folie. Une agilité à tout casser, un dynamisme incroyable, des voix à tomber. Bref, le pied pour moi qui n’en avais pas ! Impensable de ne pas tenter de les inscrire aux franco folies ces 8 génies ! Il n’y avait pas de public à part la famille, moi et 4 personnes venues diner mais nous étions tous subjugués. « Africa Tempo » est le nom du groupe. Ce sont des Guinéens qui se produisent au Club Med, en bout de plage de temps en temps. J’espère qu’on en entendra parler sur notre continent. .

Projets audacieux



Nous avions le même sens de l’humour alors je les ai bien fait rire.
Il faut donc décidé à l’unanimité que je devais rester animer ces kilomètres de plages désertées ! Les gens ne sortaient pas du Club qui se tenait à 500 m mais on allait leur faire savoir :
Qu’il y avait du bonheur aussi à l’extérieur .
Que nous ferions à nous tous un nouveau « Bagdad café », un paradis joli, une anse d’amour, un lieu d’attraction irrésistible et ils déserteraient leur plage pour la nôtre, leurs masseurs pour Georges, leur esthéticienne pour Fatou, leur cocktails pour les jus de fruits frais et ne pourraient s’empêcher de rapporter une des statues de Mamaoud ; nous allions mettre en branle la grande Loi d’Attraction : ce serait la belle aventure des cœurs purs.
Mon nom de plage serait Amimama ou Mamyamie et je vendrais des cœurs, des cartes tendres, des vieux livres, des frisbees, des raquettes, les balles qui vont avec, des cerfs volants et du vent.En prime il y aurait des calins , c'est certain. On installerait des hamacs. On aurait de l’Akileïne pour les massages de pied, des doubles peaux pour les ampoules, des filets à papillons et des ballons, des rires par douzaines, des huitres grillées, des cacahouètes fraîches, du courage . Ce serait le campement des gens heureux et ça l’a été tout l’après midi jusqu’à ce que la boule rouge tombe dans l’océan pour notre émerveillement .

A la plage





En attendant,j’allais descendre à la plage manger quelques crevettes grillées pêchées du matin et tremper dans l’Atlantique tiède (difficile d’imaginer que ce soit le même océan qu’à ballyconneely) mon derrière moulé dans le maillot de bain de grossesse de Marine !...). Le sable est si blanc, si doux qu’il ressemble à de la farine. Mon pied incapable de montrer patte blanche ne pouvait que s’y perdre, si bien que c’est à genoux que j’ai débarqué telle une naine dans ce qui allait devenir mon «groupe Bagdad» comme on l’a appelé. Il y avait là Mamoud dit Mammouth, un homme d’un âge certain qui vend dans sa cahute vannerie et sculptures. «Super Mammouth écrase les prix, super Mamy écrase les proutes» : ce fut sa première blague réchauffée ! A ses côtés, sous son auvent, il y avait Georges (40 ans) le masseur de la plage venu du Nigeria il y a des années, sa femme Fatoumata, 39 ans le jour de Noël, qui s’occupe des soins du visage et du corps pendant que vous vous détendez au bruit des flots, Bannah une petite jeune femme nouvellement séduite puis abandonnée qui essaie de nourrir ses 3 enfants 6,3,1 ans, en vendant ses propres paréos, son bébé dans le dos. Comme elle n’en a que 2, un rose, un bleu ,où irons nous ? Mustapha/Bob Marley,(30 ans environ) qui fera des jus de fruits quand sa baraque descendue par les pluies sera remontée, Philippe (30 ans aussi) qui a le resto de la plage mais pas de tables, pas de bancs seulement 3 tabourets.
Une autre, Fatou, qui vend les ananas, les citrons les bananes qu’elle porte sur la tête.
Et moi à qui une chaise en plastique fut allouée pour la durée de mon séjour que l’on souhaitât bon et long !!!

Chez Madame M'ballo



Là, j’avais choisi de loger au campement de Madame M'Ballo, 49 ans, 5 enfants entre 25 et 12 ans, veuve, disait le guide, du roi des pêcheurs, mort d’une hémorragie cérébrale en peu de temps, et ça n’avait rien de ballot, car entre nous deux, les amoureuses veuves cuvée 99, le courant est instantanément passé et je n’étais pas là depuis 10 minutes que j’avais la plus sympa des chambres au milieu des bougainvilliers en fleurs et toute une nouvelle famille à apprécier. Pour me sentir «comme chez moi». Je ne pouvais pas mieux tomber ! On a bavardé, bavardé la patronne et moi et déjà à l’heure du déjeuner, je ne voulais plus jamais, jamais partir ! JAMAIS ! D’autant que j’apprenais que la villa voisine étant celle de Jacques Attali, (vous voyez ici dépasser son toit), en m’attablant au plus près de son mur, je bénéficierais de son réseau internet pour la wifi !!! Ah j’ai bien regretté, il faut le dire, mon billet acheté déjà pour Bamako car comme disait le gendre Fabrice, l’animiste de la famille, Noël en Casamance chez des catholiques, ça ne devrait pas se manquer !

Vers le Cap


Je ne pouvais être si près du cap Skirring sans aller y  jeter  « rapidement un œil «  ( bon si possible ! ) sur la plage considérée comme la plus belle plage du Sénégal ( j’allais écrire du  Donégal !!!)  laissant mon bagage donc ma vie  en consigne, me voilà donc légèrement vêtue d’un paréo tout beau, lestée d’une brosse à dents et d’anti-moustiques, en route vers l’un des nombreux  taxis-brousse qui partent de Ziguinchor  dans toutes les directions dès que  7 passagers ont pris place pour celle de leur choix. Les véhicules se remplissent vite et pour 1500 FCFA  soit 2 euros 30 chacun, le chauffeur nous met en route à vive allure. Notre taxi était particulièrement pourri, rétro brisé, sièges défoncés mais personne ne semblant même s’en rendre compte, je me voyais mal faire la fière!!! .

A Zig



De retour à Zig , et malgré la blessure, nous passâmes tous les trois une délicieuse soirée sur le ponton de l’hôtel voisin, le "Kadiandoumagne"  à regarder se coucher le soleil en dégustant de la  gazelle ( bière locale peu forte ). Ces jeunes gens qui ont toujours à quelques années près l’âge d’être mes petits enfants sont un régal pour mon mental. Leur façon si libre d’envisager leur vie, leur audace est toujours source d’émerveillement. Je mesure combien j’ai pu être moi-même d’avant-garde au temps de ma jeunesse  mais c’était une époque encore où un mariage, surtout bourgeois, mettait un terme à bien des prétentions …

Pousser Mémé




Comme les 10 minutes de marche annoncées s’étaient transformées en 30 et que mon pied insensible
et déjà fragilisé avait foulé sans la sentir ne supportant plus la chaussure la piste sans doute brûlante avec ce soleil au zénith, j’avais maintenant sous la plante une ampoule géante. Nous nous mîmes en quête d’une voiture, d’une charrette, d’un âne, d’un vélo mais ne trouvâmes qu’une brouette ! Que Anan tout penaud poussa sous le cagnard sans se plaindre pour ne pas réveiller en moi la furie !!!

By now my foot was in a such state that I couldn't walk a mile more .
We lookes for a cart, a donkey , a bicycle but found only a wheel barrow!

Déjeuner au campement





Affiniam :
Quelle belle lumière il y avait là le long des mini lacs salés ! Si belle que je ne m’inquiétai pas de devoir marcher 10 minutes environ dit le piroguier afin de rejoindre le campement où le riz au poisson nous attendait déjà. Affiniam a cette particularité nous dit le guide (du Routard !) d’être le seul village où les femmes manient le kayando (instrument aratoire) au même tire que les hommes. Il y a 5 quartiers dans ce village de 1600 habitants : 2 musulmans, 2 catholiques et un mixte. Les maisons s’égayent dans un véritable verger de papayers, de manguiers, d’orangers, de fromagers, et sont entourées de toutes sortes de plantes médicinales. De quoi réjouir n’importe quel botaniste en herbe. De chaque arbre, de chaque fruit, de chaque plante,ces villageois isolés savent tirer parti.

Le déjeuner était délicieux, le poisson venait d’être pêché et le cuisinier qui de surcroît était plutôt beau, a son propre verger. Carottes, choux, patates, tout provenait du jardin bio! Nous nous sommes régalés

Vers Affiniam




Mais cette fois, la flegme et le flamant l’emportant, j’étais sur la liste des amateurs d’oiseaux !
Nous voilà donc partis à l’aube. Enfin, à 9 heures ! Mais pour moi c’était l’aube de mon demi sommeil tant l’auberge portait bien son nom. Des perroquets,il y en avait en effet par dizaines et jusqu’à une heure avancée ! Leur tintamarre dans le jardin m’avait tenue fort éveillée sans que les boules Quiès ne parviennent à le diminuer. Nous devions être 4 : nous n’étions que 3. Un jeune couple franco anglais et moi. Elle, Angeline,de mère française, de père anglais, travaillait en Côte d’Ivoire à résoudre en tant que nutritionniste les problèmes de malnutrition. Son fiancé, Rudy, avocat de métier, anglais de parents mais breton de vacances, (ses parents ont depuis plus de 20 ans une maison dans les Abers) avait pris pour la suivre une année sabbatique. Ce ne pouvait être plus sympathique ! Nous avons glissé en douceur entre les bolongs et les oiseaux, nous avons fait escale à Djilapao pour regarder la case à deux étages ! Et nous nous sommes dirigés parmi les milliers de propagules de palétuvier en observant les hérons crabiers, Goliath ou cendrés et les aigles pêcheurs jusqu’à notre arrivée pour déjeuner à Affiniam.

A Ziguinchor




Je loge dans la petite ville de 150.000 habitants où il reste quelques jolies bâtisses, aujourd’hui transformées en bâtiments administratifs et mal entretenus. Il y a même une agence consulaire de France ! Le tourisme, qui fut assez florissant il y a trois décennies, n’a pas repris après les troubles et nous n’étions pas nombreux à loger au «Perroquet», ce qui me valut pour un prix très raisonnable d’être hébergée dans une chambre propre et claire à l’étage (celle à droite de la serviette) avec vue sur le fleuve. Un bateau pourtant (tout neuf de surcroît du fait que le précédent "le Joola" naufragé en 2002 fit 1864 victimes officielles) relie Dakar en direct 2 fois par semaine en 13 heures mais il est plus emprunté par les autochtones que par les visiteurs blancs pour le moment.
Ma première visite fut pour la pharmacie car le releveur en plastique que j’étais si fière d’emporter de Paris, comptant sur lui pour me donner de la tenue, n’avait fait que me blesser au sang le talon et le coup de pied droit et avait fortement sensibilisé la plante qui semblait presque usée ! Une fois pansée, je me laissai aller à m’inscrire pour une balade en pirogue de plusieurs heures dans la mangrove, pour le lendemain matin non sans avoir rappelé au piroguier que je ne pourrai pas marcher. Mais, dit Anan, nous visiterions l’île aux oiseaux où je verrais, au milieu des palétuviers, flamants roses, aigrettes, cormorans, hérons, cigognes, pélicans et autres bécasses. Et nous déjeunerions au village typique d'"Affiniam" qu'il fallait absolument visiter. Je fais peu d’excursions en fait car organisées pour les touristes, elles sont souvent assez chères (ici 22 euros pour la journée, euros qui économisés me permettraient d’aider pratiquement et sur le champ l’un ou l’autre dans le besoin ).

Caasamance



La Casamance c’est aussi un fleuve de 350 kms de long se ramifiant en d’innombrables bras("les bolongs").La mer remonte à plus de 100 kms dans les terres donc, comme j’ai pu le goûter, le fleuve est salé. Dans la mangrove on cultive traditionnellement le riz. On y pêche aussi. Il y a même quantité d’huitres qui s’accrochent sur ces lacis de racines.

Le pays a été découvert d’abord par les Portugais, les premiers Blancs à remonter le fleuve. Les Français ne s’y installèrent qu'à la première moitié du XIX ème siècle et, à la suite d’’un accord avec les Portugais, Ziguinchor, marché d’esclaves à l’époque et ville coloniale bien décrépite aujourd’hui, ne devint française qu’en 1886. les Diolas n’avaient aucun respect pour les impôts nouveaux , la conscription et tout le falbala. Ils choisirent d’être particulièrement rebelles et désobéissants. Ils le sont encore vis-à-vis du pouvoir actuel et des gens du nord accusant les Dakarois de piller le grenier sans jamais les en récompenser. Aussi y a t-il eu dans les années 80 de gros troubles et beaucoup de résistance. Coupée de la petite côte par la Gambie voilà donc une région originale qui vit sur ses coutumes et ne s’en laisse pas facilement compter .

En Casamance à l'extrême sud



A l'extrême sud du Sénégal, la Casamance compte 800.000 habitants sur une superficie de 29.000 km2. Le fleuve qui lui a donné son nom irrigue la région sur plus de 300 kms.Il est navigable jusqu'à Ziguinchor la ville principale.

Le fleuve et la densité de son réseau hydrographique, la douceur du climat, l'abondance des pluies et la fertilité des terres font de la Casamance le grenier du Sénégal.
La Casamance se situe entre la Guinée-Bissau et la Gambie, pays anglophone enclavé à l'intérieur du Sénégal. La région est délimitée à l'est par le fleuve Gambie et à l'ouest par l'Océan Atlantique avec 86 kms de côtes. Me voilà donc en Casamance, une région un peu différente du reste du Sénégal ne serait-ce que parce qu’il y pleut plus et que donc c’est assez vert. Les Diolas ( 60% de la population), chez lesquels je débarquais en basse Casamance, ont des coutumes auxquelles ils tiennent; l’organisation sociale est égalitaire et, qu’ils soient musulmans ou catholiques, ils sont pour la plupart animistes. Aussi,ils croient en l’existence d’un Dieu Unique créateur du monde, "Ata Emit" auquel ils s’adressent par l'intermédiaire des ancêtres et des "boekings"(êtres invisibles et extrêmement puissants qui servent de trait d’union entre Dieu et les hommes). L’esprit bienveillant,ou malveillant, toujours à l’écoute, rythme la vie. On lui demande assistance ou vengeance en consultant les marabouts et maintes cérémonies sont organisées pour ramener l'infidèle,ou le rendre impuissant, pour rendre l’un malade, et l'autre pour le guérir, pour nuire à un ennemi ou sauver un ami. Ici c’est à tout bout de champ que l’on consulte et que l’on porte grigri sur grigri .

mercredi, novembre 24, 2010

Dos d'âne pour dos d'Anne





Le visa pour le Mali étant récupéré , ma famille d'accueil étant plus qu'à mes petits soins , il était temps que je la libère et que je  m'organise . J'avais accepté de laisser pour l'instant St Louis de côté , malgré St Ex! pour descendre vers le sud, tentée que j'étais par la mini croisière  de 13 heures que propose la société Cosama qui relie dorénavant 2 fois par semaine Dakar à l'ancienne petite ville coloniale de  Zinguinchor ce qui me permettait de passer quelques heures paradisiaques au Cap  Skirring qui, à  la lisière de la Guinée-Bissau, passe pour faire étalage des plus belles plages du Sénégal, entendez par là  sable fin et cocotiers sans fin, température de l'eau idéale en novembre !   Las, le bateau était archi-complet , "pas le moindre petit morceau de fauteuil ou de bannette à matelots". Je me fis donc une raison , mon bagage étant fait, de m'en aller quand même en bus  vers la Casamance,  traditionnellement appelée le "grenier du Sénégal". Il me suffisait de savoir que là -bas le : "Ça va ? Ça va bien ?" se disait "Kassoumaye? " ( Ça va ? ) auquel il suffirait que je réponde " Kassoumaye Kep" ( ça va bien !) pour que je me sente déjà chez moi... Mes compères  Fode et Sidiki, qui de temps en temps devenaient mes gardes du corps, me poussèrent à grimper vers 21H dans un bus pourri  qui passait et j'hésitai quand même  vu l'état de délabrement  apparent du véhicule  mais tirée par les uns et poussée par les autres en moins de temps qu'il ne faut pour le dire me voici brinqueballée a vive allure hors de la grande cité . Je comprends qu'il y a 13 ou 14 h de route . Le 3ème chauffeur , qui se présente comme Tommy,  m'autorise,  s'il ne me le suggère, du haut de ses 28 ans (étonné que mes enfants me laissent voyager seule !!!) de m'étaler pour commencer sur les 4 sièges de la banquette arrière . Il n'y laisserait personne s'y installer avant que les autres sièges pour beaucoup déglingués  ne soient tous occupés ... Oh la là !!! de trous d'eau (on sort de la saison des pluies ) en nid de poules , de ravines en dos d'âne qu'est ce que mon dos a pris !!! Et ce que Tommy ne m'avait pas dit c'est que nous attendrions 6 ou 7 heures à la frontière de la Gambie, le plus petit pays des pays d'Afrique ( qui d'après ce que j'en ai vu en le traversant doit être l'un des plus pauvres aussi).
 Nous y étions en effet à 3 h du matin ayant roulé à train d'enfer pendant 6h mais nous étions le 14 ème bus dans la file  à  attendre que les douaniers daignent ouvrir barrières et bureaux à 7h du matin . Nous en sommes  rentrés en Gambie vers 9h 30 , je ne sais pas à quelle heure nous en sommes sortis  car il nous a fallu aussi traverser un fleuve à 4 bus par radeau , re-tampon, re-passeport, re-taxe (pour les blancs je suppose) mais je suis arrivée à Ziguinchor à 17h après mes 20 heures de voyage, exténuée , le dos rompu ! A un moment donné alors que je somnolais,  j'ai  vaguement entendu "la blanche, la blanche ! toi tu changes de bus!". Le 3ème chauffeur se saisissant promptement de mon sac,  m'a alors expliqué que pour me faire gagner une heure c'est à dire le temps que ça allait leur prendre de décharger la tonne d'oignons qu'ils transportaient sur le toit , ils me faisaient prendre le bus qui suivait . Je m'y suis retrouvée coincée entre une imposante Mamadoudou et un non moins imposant  Papadoudou , qui lui aussi déplorait n'avoir pu prendre le bateau et ce sont les fesses serrées que je suis passée toujours brinqueballée à travers les mangroves et les palétuviers !  Bien décidée à me rendre directement au port pour réserver un billet de retour par voie maritime . Même si cela me ramène à Dakar reprendre un bus pour redescendre à Joal ...
Ah ! La belle vie ! ...

A N'Gor




Sidiki n'avait jamais pris la mer ! Or nous venions déjeuner dans une île gentiment préservée en face de Yoff. Comme nous avions même droit au gilet de sauvetage, toute crainte fut finalement balayée et notre ami fit son baptême de pirogue ! La traversée prend à peine plus de 5 minutes . Que de charme à nouveau dans cette petite île avec ses ruelles étroites , ses chemins de sable, ses petites maisons derrière les murs de pierres sèches et de fleurs . Là aussi rien que du calme, du soleil et un excellent restaurant où tout en dégustant du calamar du jour j'écoutais fascinée quelques histoires d'amour inoubliables !!!

Sidiki had never been on the sea! Now we had lunch in a nicely preserved island facing Yoff. As we had a life jacket, his fear finally swept away and our friend made it in the canoe! The crossing took just over 5 minutes. Sidiki enjoyed finally to be on this charming little island with its narrow streets and paths of sand, small houses hidden behind dry stone walls and flowers. Again nothing special but a quiet walk ,the sun and an excellent restaurant where to enjoy the squids of the day while listening, fascinated, some unforgettable love stories.

Yoff et Thongor






A la pointe des Almadies ou tout près un village de pêcheurs authentique dans le nord est de la presqu'île , à deux pas de l'aéroport . Un endroit idéal pour poser ses valises ; Une plage celle de Thongor où vous trouverez plus de chèvres que de touristes; des dizaines de pirogues qui rentrent colorées et chargées de poisson bien frais . Pour y aller il suffit de sauter d'où je suis dans le bus 36! Je ne m'en prive pas . Au bout d'une heure , quel bonheur ce mardi 23 , de se perdre dans les étroites ruelles peuplées d'enfants et de déboucher sur l'Océan bleu vert sous un soleil de plomb ( enfin 33° seulement! ), de marcher sur le sable fin , d'apprécier les décorations  des pirogues,  d'entendre les rouleaux embrasser le rivage , et d'avoir tout le temps d'assister au  bain des chèvres qui l'une après l'autre seront tirées par la patte et brossées allègrement. Une grande sérénité  se dégageait de l'ensemble . Juste de quoi nous mettre en appétit !



This tuesday Sidiki and myself chosse to go and get our lunch on N'Gor island and that is why we found ourselves enjoying immensely before our 5 minutes's and still very unspoilt . Needless to say that it seems as the best spot to drop the suitcase on arrival !On the Thongor beach ,you meet more african goats than french tourists . It was time fro bath it seems and we look a long time at this sheperd dragging them to the sea one after thee other and scrubbing them strongly.

Sidiki et son épouse , Salima


Sidiki arrivé de Guinée il y a quelques années pour tenter sa chance au Sénégal est sans emploi pour le moment , logé avec sa jeune épouse et sa voisine de toujours à Conakry, arrivée de Guinée elle aussi pour ne plus vivre loin de son époux , logé et nourri donc par la grande famille.Elle est joyeuse et pimpante, il est soucieux . Il conduisait jusqu'à présent et ceci depuis 8 ans des camions sur les gros chantiers de constructions de route. Mais le dernier contrat s'est arrêté et ce n'est pas simple de retrouver du travail . Je complète son CV. J'ajoute une photo sourire . J'essaie de lui rendre un peu d'espoir Il est trop jeune dit-il pour que quelqu'un d'autre nourrisse son épouse et un jour leurs enfants . Nous parlons beaucoup beaucoup . ET il m'en apprend beaucoup plus qu'aucun guide sur les mœurs non seulement africaines mais sur les coutumes musulmanes .
Dans son pays , pour exprimer que l'on récolte ce que l'on sème , voilà ce que l'on dit :

"Tu peux pisser haut et loin mais la dernière goutte te reviendra quand même sur les chaussures. Pour parler de sa virilité que je ne mettrais pas en doute il dit : " Je suis mince mais je donne bien! "N'est- ce pas l'essentiel?

Sidiki arrived from Guinea several years ago to try his luck in Senegal He is currently unemployed, housed with his young wife who was his neighbor always in Conakry., antherefore they are housed and fed by the large famille. She is joyful, jaunty, he is worried. He drove trucks for 8 years on heavy road construction sites. But the final agreement has stopped and it's not easy to find a new job . I completed his resume. Add a smiling picture of him . I tried to give him a little hope. Hee is too young he said to let someone else feed her spouse and their children one day. We talk a lot a lot.
In his country, to express that we reap what we sow, they say :
"You can piss up and away but the last drop will always feel on your shoes.
To speak of his virility that I should not doubted he said:" I'm thin but I give a lot ! "Is it not what matters ?

La grande famille






Entre 30 et 40 personnes qui vivent ensemble dans la même cour autour de la grand- mère veuve et de son beau frère devenu de ce fait chef du clan . J'ai été conviée à déjeuner accompagnée de mon fidèle Sidiki qui m'accompagne le plus souvent avec son cousin Fode dans mes déplacements en ville . C'est en rentrant de l'Ambassade du Mali me faire délivrer un visa que nous avons partagé un riz à la sauce gluante délicieux et que les enfants se sont à nouveau précipités en se bousculant devant l'objectif . Entre les Aminata , les Boubaka , les Mohamed , les Maïmouna, les Kani, j'ai eu le plus grand mal à comprendre qui était qui mais peu importe , l'ambiance était celle de la famille égyptienne où avec Fidelma d'abord, puis avec Marine nous avions passé du temps en janvier : chaleureuse, conviviale , joyeuse. Je n'ai pas tout compris aux règles de société loin de là ! Il me semble que les jeunes couples qui vivent là manquent parfois d'intimité mais la solidarité fait qu'en tous les cas, même si ces jeunes gens sont pour la plupart au chômage, la grande famille veille à ce que les estomacs soient tous copieusement remplis . J'ai été conviée ensuite par les hommes les plus âgés, trois d'entre eux assis tels des sages, en tailleur sur un tapis dans une chambre ordonnée , à la cérémonie du thé en 3 stades et l'ai vécu comme un honneur et un bonheur .

Between 30 and 40 people living together in the same courtyard around the widowed grandmother and her brother in law who now became chief of the clan. I was invited to lunch on my way back from the Embassy of Mali where i was issued a visato go to Mali . We shared a huge pot of sticky rice with a delicious sauce and the children were of course all around the white lady . Aminata between the Boubaker, Mohamed ,the Maïmouna the Kani, I had the greatest difficulty to understand who was who but regardless, the atmosphere was that of the Egyptian family where Fidelma first, then Marine spent with me some time in January: warm, friendly, cheerful. I did not quite understand the rules of this society! It seems that young couples who live there lack of privacy, but solidarity is there in any case, even if these young people are mostly unemployed, large families ensure that their stomachs are all copiously filled. I was then invited by the older men in an other hut ; three of them sat as sages, cross-legged on a carpet in a room ready for the tea ceremony in 3 stages and I experienced it with happiness conscious that to be invited was a honor.