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vendredi, décembre 31, 2010

Bonne année


Le travail réalisé dans un esprit d’offrande s’appelle Yagna. Le travail réalisé pour soi est Karma.
Observe comme la création s’accomplit en tant que Yagna. Elle n’est pas faite pour le créateur. Quel bénéfice tire-t-Il des êtres de sa création ? C’est Sa nature même qui se manifeste dans la création, parce qu’Il est créatif. Il en est ainsi pour tous ceux qui sont créés. La création est le premier Yagna parce qu’elle n’est pas pour le créateur. Il a créé et béni les êtres par Yagna afin qu’ils se multiplient par Yagna. Il leur a donné Son modèle de Yagna. Yagna pour leur propre plénitude. Sa propre création est pleine de Lui et Il est pleinement en elle. Nous, les êtres vivants, atteindrons donc la plénitude dans Yagna. Nos désirs ne sont pleinement comblés que par Yagna.
(Mandra, Livre III, §10)
Transmis par IPS Genève.

Que cette année quelques uns de vos désirs soient comblés par Yagna

Sur notre 31






A l'hôtel c'est la fête . Nous venons de dîner , à une trentaine endiablée ,d'une cuisse de canard accompagné de frites et de bananes plantain ; crêpes suzette en dessert , le luxe d'une salade verte en entrée et je me suis offert du vin ! je patatge la table de jeunes français en stage à l'hopital de Bamako. Ici Claire. Il y a un DJ, des mini feux d'artifice , de la joie et des pétards dans l'air . Il est minuit bientôt : la fête bat son plein . Évidemment parmi ces blacks , il y a quelques fabuleux danseurs . les regarder suffit à mon bonheur. Je suis remontée dans ma chambre où j'ai le bol d'être connectée en wi-fi juste le temps de vous dire bonne année ! Merci à Dominique pour cette soirée qui nous fait passer d'une année à l'autre en douceur .

Mon 31



Alain est parti de bonne heure , vers 6h je crois et moi au petit déjeuner j'ai retrouvé sous la paillote Almamy , Andrée et leurs clients Italiens qui ont vite proposé de me ramener à Sévaré en 4/4 . Aminata aussi qui voulait me revoir avant notre départ et qui est venue jusqu'au Campement m'apporter bracelet et collier. Nous somme repassés sur le bac et de Sévaré, j'ai rejoint Mopti en mob . Je voulais acheter du rhum pour préparer une jatte de cocktail rhum gingembre mais c'était oublier que trouver de l'alcool dans une ville musulmane, même pour un 31 déc, relève du défi et que je me suis entendu 3 fois répondre avec un certain dédain,dans des épiceries que "non , on ne vendait pas d'alcool ici " Tant pis le jus d'orange fera l'affaire !je me suis installée au "doux rêves" et c'était comme de revenir à la maison .

Pigeon rôti




Alain et moi étions partis pour prendre l'apéro et dîner au Djénné Djénno , le seul endroit de la ville fondé par une suédoise qui serve de l'alcool ( il faut dire que c'est un poil en dehors de la sainte cité ) mais finalement le menu du Campement qui annonçait du pigeon rôti flattait plus nos papilles alors après notre cocktail gingembre rhum nous sommes rentrés partager plus encore des idées qu'un dîner d'autant que le pigeon une fois cuit s'était révélé être si coriace qu'il fut finalement remplacé par du poulet !!!! Mais l'apéro était moins intéressant que les gens avec qui nous le prenions . Deux Français géniaux qui après avoir déjà fait ensemble à vélo le paris Pékin en 2008 sont maintenant en train de sillonner l'Afrique à bicyclette . Marc et Jean Jacques en ont des histoires fabuleuses à nous raconter . Il y a un troisième bon larron , Jean-Marie en France, momentanément. Ils ont aussi un site que je vous conseille . Fascinant. velo-nomades.fr.

Ce que j'ai préféré c'est qu'ils sont d'une simplicité et d'une humilité qui signent leur humanité . Mais je vous en reparlerai car dès demain le premier ils viennent me rejoindre aux doux rêves de Mopti pour préparer dans la bonne humeur la suite de leurs aventures qui inclue le festival de musique dit " du désert" qui va se dérouler le week-end prochain à Tombouctou, auquel il FAUT assister , paraît-il , au moins une fois dans sa vie .

Les enfants de Djenné












Ou d'ailleurs

Les animaux de la ville




parquées ou pas, des
chèvres surtout , des biquettes à barbichettes , des moutons en laisse et derrière ma moustiquaire un jecko !

Les artisans

Nous verrons une bijouterie qui ressemble à une caverne d’Ali Baba avec quelques très beaux objets. Tous les bijoux sont fabriqués sur place . Le talent des ouvriers est indéniable. Nous visiterons aussi un atelier de bogolan tenu par la directrice de l’association de femmes qui les fabriquent . Elle nous montre des couvres lits et des nappes remarquables en coton épais teintés de terre malienne , de feuilles de , d’écorces d’arbre . Les motifs sont signifiants . Le zigzag par exemple symbolise l’homme qui a emprunté de l’argent à la banque et qui doit zigzaguer, faire tour et détour pour ne pas croiser son banquier face à face ! les petis points bien sûr symbolisent le mil . les deux lignes verticales , le couple etc...Ici une scène de campagne plus élaborée.

la mosquée




La mosquée est bien sûr la pièce maîtresse de cette cité entièrement musulmane. C’est la seule mosquée de la ville . Les femmes qui pourraient avoir leurs menstrues n’y ont pas accès . Les « vieilles » de plus de 50 ans peuvent y pénétrer par la porte de derrière à condition toutefois – ce qui vu le coût du voyage est tout de même exceptionnel – qu’elles soient allé une fois à la Mecque. Elle est immense et a la réputation d'être superbe . La mosquée est construite sur une plate forme et se présente comme un carré de 75 m de coté. Les marches qui permettent d'y accéder symbolisent la différence de niveau qui existe entre le sacré et le profane. La façade principale est composée de 3 minarets séparés les uns des autres par cinq colonnes. On peut voir la solennelle entrée des hommes et l'entrée par derrière des femmes . Honneurs et sodomie ! (Horreur et calomnies !)le marches à gravir ne sont pas de même facture . Il y a une pancarte qui dit que les non-musulmans dont nous sommes, ne peuvent pénétrer dans la mosquée . C'est venu de ce que des Italiens aient profité d'y être entrés pour faire des photos de mode...Bon! on comprend , on accepte . Le problème se pose quand on nous propose d'y rentrer quand même et d'y faire des photos moyennant le bakchich de 5000 frcs par appareil !!!Ça reste toutefois la plus grande structure en terre sur Terre ! Elle peut acceuillir jusqu'à 50000 Fidèles (Pour une fois je me sens bien d'être infidèle ! ) Les murs sont hérissés de piquets de bois ( bois de palmier) qui servent de déco , d'armature et d'échafaudage quand les maçons doivent chaque année réparer les dégâts des pluies del'hivernage . N'en reste pas moins qu'il faut aller à Djenné la voir et que c'est un magnifique exemple d'architecture soudanaise. Elle n'a toutefois que 103 ans et est une copie d'une mosquée du 13ème siècle reconstruite en 1906/1907 par un administrateur colonial , William Ponty , alors que la mosquée d'origine avait été détruite en 1834 par un certain roi de Macina qui ne la trouvait pas assez sobre pour l'islam rigoriste qu'il prônait ....Et qui semble jusqu'à ce jour avoir conquis le coeur des habitants de cette ville mythique .

Lesmaisons




Sur certaines maisons nous voyons les fenêtres marocaines , fénêtres qui permettaient aux femmes de voir la rue ( vu qu’elles n’avaient pas de leur mari la permission de sortir de chez elles ) sans être vues. Il y a un emplacement pour la tête , deux ronds en face des yeux et un élargissement ensuite pour les seins.

Sur la maison du chef du village les deux pôles signifient qu’ici dans cette maison le maître et la maîtresse de maison prennent ensemble les décisions nécessaires. Le nombre de décorations indique le nombre d’enfants qu’ils ont eus. Aujourd'hui le nombre de décorations veut plutôt indiquer une aisance certaine



ici le bâtiment de la bibliothèque municipale !

Le marché



Pittoresque comme dans chaque village du Mali . Toujours tenu et organisé par les femmes qui semblent tenir ce pays debout grâce à leur courage et à leur détermination. Beaucoup de poissons ici livré aux mouches et étalés par terre . Il suffira de les rincer avant cuisson ! la rivière Bani ( un affluent du Niger) semble généreuse . pour le reste toujours la même chose , du mil , de spatates douces , du riz , des tomates, oignons , concombres et piments. Et Mamans avec des bébés dans le dos.

Djenné





Une fois à Djenné et installée au « Campement » j’accepte la proposition d’Alain qui m’offre de partager, puisqu’il a déjà engagé un guide, la visite de la ville sainte, au sein de laquelle il n’y a pas d’alcool à vendre ! L’architecture de Djenné toute de banco fondée par les Bozos au 8ème siècle , a quelques kms de l'ancienne cité de Djenné Djenno placée elle en haut de la boucle du Niger et qui était une plaque tournante pour les traffic d'or , d'ivoire, , de laine , de noix de coco et d'esclaves .C'est une ville intemporelle dirait-on On a al'impression d'un décor qui n'a pas bougé depuis des siècles ! Pis à part le fait qu'il y a autant de téléphones portables là qu'ailleurs .Et apparemment pas de coupures d'éléctricité. Avec Yousouf nous nous sommes donc Alain et moi balladés dans la ville . Comme toujours les enfants se pressaient pour être photographiés.C'est étonnant de voir comment ils construisent en terre pure et simple , parfois ils ajoutent de la paille mais là nous les voyons mettre en blocs de la terre pure et simple . La ville est divisée en 11 quartiers , les façades sont marocaines pour beaucoup ou pour les plus simples de style soudanais . Beaucoup de jeunes talibés dans les rues .il existe a Djenné une quarantaine d'écoles coraniques - dramatique!- et quelques très beaux ateliers .

Alain



Le voisin en question était plutôt le mien sous la forme d’un Alain qui venait de Tarbes et qui se faisait conduire en taxi à Djenné pour visiter la plus belle ville du Mali et y passer la nuit . Il nous accepte sans façon à son bord et sans façon aussi c’est le chauffeur qui empoche notre mini « participation ». Pour entrer dans Djennée construite sur une île il faut passer le bac que nous attendons ensemble . Comme il arrive parfois une connivence immédiate s'installe et quand on sort du bac il me semble qu'Alain et moi avaons lié vraie connaissance sinon reconnaissance . Quant à Aminata : elle ne nous quitterait pas !

A l'aube



C’est à 5H40 que déjà Balam frappait à ma porte prêt en réalité à me faire faire sur son porte bagages les 120 kms qui me séparent de Djenné, ce que je considère bien trop inconfortable . Il me conduira donc au poste de police de la sortie de la ville sur la route de Bamako. Là, camions, bus et 4/4 sont contraints de s’arrêter. Le jour se lève à peine . Nous trouverons bien quelque chose. En effet il avise le premier camion pourri et demande au chauffeur qui part vers Bamako dans un nuage de fumée noire si il m’emmènerait au croisement de la route de Djennée , 80 kms plus bas . A voir la longueur de la bétaillère, la hauteur de la cabine où je devrais grimper et la mine peu engageante des trois hommes qui y sont déjà installés, je décline poliment l’invitation ! A mesure que le soleil se lève , les enfants aussi, qui se mettent à attendre avec moi .Au bout d'une heure je monterai dans un bus qui passe et m’installerai pas loin d’Amanita une native de Djenné qui rentre de 3 jours de stage à Mopti et qui pense qu’au carrefour quelqu’un voisin la reconnaîtra et nous embarquera.

Jeune Afrique


Cette jeune fille passe pour être la jeune personne la plus intelligente de toute l'école de balam . Elle est première depuis le début de sa scolarité . Il faut lui reconnaître l'air éveillé .Elle est aussi jolie comme un coeur.

This girl is supposed to be the most clever of all pupils in Balam's school . She looks bright for sure and is nice and pretty as well .Let's hope she will go on with her studies

Quitter le pays dogon







Ogo me jette dans un mini bus qui regagne Mopti, dès 9h, non sans que j’aie eu le temps de petit déjeuner copieusement. Un Ogon part en ville harnaché de couleurs vives, un touareg aussi emmitouflé dans sa cheich noire , moi je pars je ne sais où . En principe je suis sur la route de Djennée où je projette d’être demain soir les 30 afin d’y retrouver Almamy et son amie Andrée une amie de mon frère aussi qui m’apporte ce qu’il faut de France pour finir par guérir ce pied peu pressé de se refermer ! Finalement je m’arrête à Sévaré, au cyber café « habituel » allais-je dire pour y avoir passé déjà une journée avant la belle virée ! Les propriétaires pensent de même apparemment puisqu’ils me nourriront midi et soir comme si j’étais disent-ils de la famille pendant que le jeune Balam ravi de me revoir ne serait-ce que pour gagner en me trimballant du cyber a l’hôtel de quoi pouvoir remplir son réservoir d’essence ! passe régulièrement vêtu à chaque fois différemment, me distraire et finir par me contraindre de vous laisser afin d’aller prendre le thé dans une rue où il se réunissent lui et son groupe d’amis pour parler des filles contactées sur Mythic !!!. Toute une cérémonie que ce thé en plein air dans un endroit à peine salubre mais l’opportunité pour moi de photographier ave leur consentement quelques bouilles sales d’enfants souriants …. Maintenant que je termine ce texte qui remet mon blog a jour , les tam tam du quartier de l’hôtel « planète equitable » où je vais essayer en vain de dormir, battent leur plein, bien qu’il soit une heure du matin. Balam dira tout à l’heure quand il me prendra à 6h 30 pour m’emmener à la gare routière que c’est parce que la fin de l’année approche ! Moi je pense a Abraham qui s’endort entre falaise et dune dans son campement menaçé et qui vient de me texter : « bonjour madame, madame les mots me manquent pour exprimer ma joie, merci madame de m’aider à faire, je t’aime bien et avec mes frères je te salue » . Si 15000 FCFA lui donnent tant de courage et de joie je ne peux que souhaiter que ce geste en inspire d’autres. Les maliens adorent téléphoner et me demandent souvent mon numéro . Je l'ai donné au cyber à une jeune fille qui me demandait de lui ouvrir un compte skype . Elle me téléphonera a minuit . " Mais pourquoi m'appelles-tu, tu veux quelquechose? " demandais-je . - " Non . C'est juste pour te sonner " repondit-elle

Soirée d'adieu






A Bandiagara plus de place à l’hôtel , plus de place en dortoir même . Habituée comme je suis désormais à dormir sur le toit on m’y a mis un bon matelas , une bonne couverture. J’ai déplacé ce campement près du seul arbre qui atteignait la terrasse pour y accrocher ma moustiquaire et au son de la musique dogon car l’hôtel étant plein, les danseurs du village étaient en représentation je me suis endormie comme un loir après un dîner savoureux bien arrosé de bière glacée , dîner partagé avec Ogodama pour le remercier de toute sa gentillesse pendant ce court périple et lui dire à quel point les rencontres humaines surtout mais aussi la prise de conscience d’un mode de vie si ancien et si authentique m’avait enrichie.