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mercredi, décembre 29, 2010

En route vers Iabatalou








Nous avons changé de charretier . Ali pour rester près de sa famille nous fait accompagner par son beau frère Abdoulaye . Il y a bien sûr beaucoup de belles choses à noter sur le chemin : la démarche altière des femmes qui portent de lourds fardeaux sur la tête mettant en valeur leur port de reines . Trois ou quatre petits derrière nus et noirs qui font tous ensemble leurs besoin près du même arbre . Un regard empli de reconnaissance pour un bic offert au détour d'un village . Le beau tronc des baobabs qui a été pelé pour fabriquer des cordes. Les branches de ces arbres majestueux qui servent aussi de grenier ça on y engrange la paille de mil qui sera ensuite distribuée parcimonieusement aux animaux dans les champs . Le chemin est de sable et le pauvre zébu a bien du mal à tirer la charrette et la vieille bien qu'il y soit exhorté par des oh et des of et des ov constamment . Sur le chemin, à la moindre rencontre, la ribambelle des salutations se met en route . c'est une longue litanie qui commence par Ousewo : comment ça va ? Mais ici c'est le début d'une longue longue litanie . Toi comment ça va ? ta famille ça va ? ta femme ça va ? tes enfants ça va ? ta récolte ça va ? ta santé ça va ? tes animaux ça va ? Ce qu'il y a de bien c'est que ça aille ou pas,la réponse est invariablement la même : ça va .Les enfants me le disent en français et en raccourci : ça va toi ? ça va bien ? ça va Bic ? ça va bonbon? avec leurs petites mains sales tendues et leurs magnifiques sourires roses et blancs. Super touchant .


Les gens sont si pauvres qu'il ne s'agit pas de venir carrier les belles dents de leurs enfants déjà mal nourris.Pas de bonbons donc à la grande déception des petits ! j'ai essayé les bics et les petits carnets mais c'est très rares de rencontrer les enfants 3 par 3 ; Vous en donnez a un ou deux et une douzaine arrive avec de joyeux cris de moineaux . Votre réserve s'évanouit . Alors vous devenez prudent Vous laissez plutôt un peu d'argent à l'instit quand il y a une école .

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