Évidemment le fleuve est large et je pouvais craindre de passer au large de nos amis mais Abiki a l'oeil et l'oreille et m'assurait que lui il repérerait la pinasse de loin . Il n'y en aurait certes pas de dizaines à remonter de Djenné et il n'y en aurait sans doute qu'une avec deux vélos couchés sur le toit. Après nous avoir fait une cérémonie du thé : et de un pour la vie , et de deux pour l'amour et de trois pour la mort - à ce propos il est amusant de voir que certaines personnes ne les dégustent pas dans cet ordre . Peut être bien que ça a à voir avec l'âge. Les jeunes qui souffrent de chagrin d'amour trouvent que le plus amer le symbolise, les autres qui pensent que la mort est atroce disent que non : le plus amer, c'est elle, parce que la vie leur est douce et sucrée . L'amour lui doit être sirupeux! Allez savoir ! la façon dont on me l'a la première fois présenté me va tout à fait et pour moi le premier thé, amer en effet mais fort et "boostant", symbolise la vie . Pendant que nous dégustons la 3ème tasse Abiki prie sur la rive . Il est donc 16H . Il avait vu juste , encore une demie heure de rame et une pinasse se pointe à l'horizon. D'aussi loin qu'il l'aperçoit Abiki est certain que c'est celle là . Peu à peu il confirme que oui il y a deux vélos sur le toit . Nous leur barrons en quelque sorte la route et agitons les bras dans une frénésie de "hurrahs". Je dois dire qu'il étaient agréablement surpris et joyeux comme tout de notre propre joie . Je suis déjà sur la pinasse . Abiki amarre la pirogue à la barge plus importante et nous voilà regagnant le port à vive allure tels des conquérants . Le filles choisissent de rentrer à pied. Brave Abiki ira jusqu'à me ramener à l'hôtel en mob à 10km/heure afin que les cyclistes puissent nous suivre . La nuit tombait à peine que nous étions déjà tous les 5 à nouveau dans le patio à partager vin et bières avant le dîner qui nous sera servi depuis le restaurant voisin. Une excellente soirée de plus en bonne compagnie.
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