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lundi, mars 31, 2008

Bilan Vietnam






Je n'aurai pas subi d'agression, bien au contraire . Je n'ai trouvé ici que des gens sympathiques et bienveillants. je me suis faite de nouveaux amis. J'ai bien mangé et j'ai bien ri . Et pourtant je m'en vais avec une impression de lassitude . Comme si pour descendre de Hanoï à Ho Chi Minh il eut fallu prendre plus de temps pour apprivoiser le pays qui ne se découvre pas facilement . Trop de bus, trop de bruit, trop de monde, trop de séquelles de la guerre aussi . Mon enthousiasme à propos du Laos je ne peux le transposer ici . Tant d'espace dans un pays , si peu dans l'autre!
La culture si riche , il me semble l'avoir à peine effleurée. L'histoire si complexe , il me semble ne pas la saisir d'emblée. Je sens le pays encore malade de la guerre , un peu épuisé et pourtant laborieux, courageux, déterminé . Et curieusement je me sens en partie responsable de cet épuisement comme si le colonialisme qui certes leur a laissé une belle architecture et même des catholiques leur avait ôté une liberté d'être . Je suis mal à l'aise de connaître leur bas salaires et mal à l'aise de voir les estropiés dans les rues . Les plastics traîner partout. Les bouches masquées. Le nombre des mobylettes ( 4 millions de mob pour 8 millions d'habitants à HCM paraît-il), la pauvreté du Sud. Mal à l'aise presque de leur gentillesse malgré tout, de leur acceuil forcément un peu intéressé. Comment en serait-il autrement ? J'aurais beaucoup de mercis à dire à ce pays depuis le Merci à la merveilleuse Madame Pham d'Hanoïjusqu'au Merci au guide d'hier, attentif, délicat , généreux,en passant par les gens d'Hué qui ont si bien débrouillé mes papiers, par la famille et les amis de Cuong champions de l' hospitalité , par les nombreux conducteurs de motos qui pour 50 ou 70 centimes m'ont permis de sillonner les villes derrière eux, pour l'acceuil toujours souriant et gentil dans les divers hôtels toujours propres où nous nous sommes arrêtés.
J'emporte tout plein d'images de rizières dans le soleil couchant, de merveilleux visages d'enfants et je voudrais pouvoir revenir et prendre le temps de partager plus et c'est comme si je n'osais même pas songer à revenir . Comme si j'avais déjà assez fait le voyeur comme ça !Alors ce que je ferai si je ne reviens pas c'est que j'appliquerai ce que j'ai pu apprendre ici et que je me souviendrai avec émotion de leur sens de la liberté, de leur fierté, de leur incroyable courage à bouter dehors l'envahisseur quoi qu'il en coûte . Car plus que le malaise encore en quittant ce pays c'est le respect pour les gens qui m'habite.

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