



Je n'aurai pas subi d'agression, bien au contraire . Je n'ai trouvé ici que des gens sympathiques et bienveillants. je me suis faite de nouveaux amis. J'ai bien mangé et j'ai bien ri . Et pourtant je m'en vais avec une impression de lassitude . Comme si pour descendre de Hanoï à Ho Chi Minh il eut fallu prendre plus de temps pour apprivoiser le pays qui ne se découvre pas facilement . Trop de bus, trop de bruit, trop de monde, trop de séquelles de la guerre aussi . Mon enthousiasme à propos du Laos je ne peux le transposer ici . Tant d'espace dans un pays , si peu dans l'autre!
La culture si riche , il me semble l'avoir à peine effleurée. L'histoire si complexe , il me semble ne pas la saisir d'emblée. Je sens le pays encore malade de la guerre , un peu épuisé et pourtant laborieux, courageux, déterminé . Et curieusement je me sens en partie responsable de cet épuisement comme si le colonialisme qui certes leur a laissé une belle architecture et même des catholiques leur avait ôté une liberté d'être . Je suis mal à l'aise de connaître leur bas salaires et mal à l'aise de voir les estropiés dans les rues . Les plastics traîner partout. Les bouches masquées. Le nombre des mobylettes

J'emporte tout plein d'images de rizières dans le soleil couchant, de merveilleux visages d'enfants et je voudrais pouvoir revenir et prendre le temps de partager plus et c'est comme si je n'osais même pas songer à revenir . Comme si j'avais déjà assez fait le voyeur comme ça !Alors ce que je ferai si je ne reviens pas c'est que j'appliquerai ce que j'ai pu apprendre ici et que je me souviendrai avec émotion de leur sens de la liberté, de leur fierté, de leur incroyable courage à bouter dehors l'envahisseur quoi qu'il en coûte . Car plus que le malaise encore en quittant ce pays c'est le respect pour les gens qui m'habite.
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