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vendredi, février 04, 2011

Le cadeau de Gisèle



Je voulais faire le cadeau à Gisèle, ma vieille amie d’école. On se connaît depuis prés de 55 ans. Et elle me demandait si je ne pouvais pas aller visiter une école pour sourds-muets à Bohicon à quelques 112 ks au nord de Cotonou car cette école porte le nom de la fille décédée d’une femme admirable, une de ses amies qu’elle aime et respecte tout particulièrement. Si j’y allais je ferais des photos. J’en parlerais sur le blog. je pourrais donner des nouvelles fraîches et des impressions personnelles à Madame V.,cette Maman endeuillée qui certainement fait beaucoup pour soutenir ce centre que sa fille avait visité… J’imaginais ma Gisèle si pleine de bonne volonté concoctant tout ça dans sa toujours jolie tête dans l’Oise à mille lieux de réaliser ce que ça exigeait de moi quasiment déjà sur le départ avec comme toujours mille choses à clore. Et je souriais sachant bien que si elle connaissait l’état des routes, surtout celle-là, si elle comprenait qu’ici 112 kms, ça peut prendre plus de 3 heures, si elle savait comme il fait chaud, elle ne me demanderait jamais de faire 6 heures ou 7 de taxi brousse pour aller photographier une pancarte pour Mme V. qui très certainement en a reçu déjà beaucoup de photos ! Mais je voulais faire un cadeau à Gisèle qui aime tant faire plaisir et donc j’y suis allée. Levée aux aurores pour rejoindre la gare des bus en partance pour Abomey (une petite heure d’où je suis !),j’ai réussi à grimper dans un minibus déjà bien bourré où je me débrouillerai pour poser un quart de fesse et perdre d’ailleurs mon téléphone!).Rien de plus facile quand nous sommes serrés comme des sardines de faire les poches ou le sac des voisins surtout si ils somnolent. Mais 4 heures plus tard le dos cassé,j’y suis arrivée à Bohicon non sans m’être amusée du discours de mon voisin qui anticipait de peu la période électorale du mois prochain. « Les français sont partis trop tôt en partant en 60, ils se sont servis de nous et ne nous ont rien appris... Quand ils nous ont laissés on ne savait rien faire, on n’avait rien appris que de leur manger dans la main. Ils auraient dû former les jeunes et attendre 2000!". Je ne suis pas sûre que ça aurait changé grand-chose mais je me suis abstenue de m’en mêler.D’ailleurs personne ne répondait à son long monologue. A Bohicon j’ai commencé à demander aux "zems" où il y avait une école de sourds muets et le 6ème, Basile de son prénom,le savait.

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