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mardi, mars 29, 2011

Mada


J'ai trouvé mon Malawi bien sûr en cherchant un peu. Il m'a fallu d'abord un chauffeur, Mada, qui me prenne en affection jusqu'à vouloir m'inviter chez lui, me présenter son fils, me parler de sa vie sans issue possible. Il travaille comme taxi mais doit à son patron 5000 MKW par jour (près de 30 dollars). Or les gagner s'avère le plus souvent impossible. Seuls les expats prennent des taxis et encore ont-ils le plus souvent des chauffeurs. L'essence, chère, étant à sa charge non seulement il ne ramène pas à la maison de quoi nourrir sa famille mais emprunte à droite à gauche pour ne pas être au chômage... Sa femme n'ayant pas été à l'école, ne parlant pas l'anglais, ne peut même pas faire le ménage chez les expats. Ils sont donc archi coincés. Dans un deux pièces sans eau, ni électricité qu'ils louent 30$  par mois. Des merveilles de gens pourtant, exploités à mort.  Comme les bougies coûtent cher : au lit avec les poules ! La voiture doit de toute façon être rendue à 18h avec les sous du jour !  En achetant pour  7 euros une lampe à pétrole et un bidon de paraffine, j'ai changé vingt de leurs soirées mais après, moi je pars... et la vie continue avec ses bidons vides dans  tous les sens du terme...Comment ce père ne serait-il pas soucieux derrière son sourire et son extrême gentillesse ? ... Bien sûr ce qu'il lui faudrait, c'est une voiture d'occasion qui soit à lui mais comment même l'envisager ? Pas de crédit dans les banques rutilantes pour les Mada qui errent par centaines. Un donateur peut être un jour ! Autant dire un miracle ! Il a la foi, Mada.

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