Le 16 mars

. . 

En cette veille de la St Patrick, il y a un groupe de musiciens irlandais dans la ville. Invité pour l’occasion par l’ambassade d’Irlande à passer une semaine entre les différents villages et villes du Malawi. Je n’aurais certes pas manqué l’occasion d’une gigue si loin de la maison mais je ne m’attendais pas à être submergée par cette vague d’émotion. Nous en étions à Danny Boy quand je suis rentrée dans la salle avec Nicole. Et il  a suffi que - quelques instants plus tard - je vois ce jeune garçon se lancer dans un quadrille avec sur son t.shirt le drapeau irlandais pour que les larmes  me montent aux yeux et que cet amour que je ressens depuis tout ce temps pour ce pays, pour son peuple, pour sa musique, pour son destin me submerge à nouveau. Et ne voilà t-y pas que justement une des danseuses  était de Camus , Connemara  ! Nous avions en commun nos amis Padraig et Maria. Nous avions en commun les rousses étendues, les lacs et les vertes prairies, la passion du pays. Rien de tel pour ranimer la flamme, pour se sentir de quelque part à nouveau, pour savoir d'où l'on vient au moins.
 Maryon venait de Camus, Emma venait de Cork. Emma travaille ici aussi  alors évidemment pour elle aussi c'était une soirée importante. J'ai appris que le lendemain pour un jour le Moulin Rouge était le Moulin Vert et que ces farceurs d'Irlandais étaient parvenu à teinter en vert le nuage qui plane au Cap sur la Table Mountain ! Sans compter les rivières vertes qui ont coulé aux 4 coins du monde pendant que se vidaient des milliers de tonneaux de Guiness teintée, elle aussi. Je ne peux qu'admirer l'esprit de ces Irlandais qui, alors  qu'ils vivent,  au pays au moins, une crise extrêmement  grave, continuent  à partager partout  leur fête nationale, leur St Patrick devenue pour beaucoup aux quatre coins de la planète  un  jour de liesse. Un jour qui nous rappelle que rien n'est impossible. Que le vert demeure donc couleur de l'Espérance pour eux là bas dans leur si belle Irlande  et pour nous tous.