J’ai eu un peu de mal à me faire au système monétaire car depuis 2004 il y a deux monnaies à Cuba, le péso national et le CUC le péso dit convertible
Il y a le pésos national que seuls les Cubains peuvent se procurer. C’est ainsi que leur sont verser leur salaire. Le salaire minimum garanti est de 22 pésos depuis 2005 soit un peu près : 10 CUC . Puisqu’il faut 28 pésos de ces pésos pour en faire un convertible . Ce CUC est paradoxalement aligné sur le dollar etl vaut quasiment la même chose ($ 0,960) mais on ne peut plus utiliser de dollar à Cuba. Et le pouvoir détient toujours 90%de l’économie du pays .
Une vitrine a Palma |
Le rayon parfumerie du super magasin |
Magasin de chaussures |
Le péso national permet aux Cubains de subsister c'est-à-dire d’acheter à prix raisonnable avec leur carnet de ravitaillement mensuel : la libreta ) la base de leur alimentation qu’ils trouvent dans des sortes de petites coopératives d’état. Le choix est très limité mais comprend les produits essentiels à savoir riz, pâtes, margarine, haricots rouges , sel, lait en poudre , sucre, café , sauce tomate pour ce que j’en ai vu Et dans la rue aux petits marchands ils peuvent acheter aussi : échalotes, ail, oignons, tomates, poivrons, salade verte ( une sorte de batavia ) concombre , patate douce et parfois pomme de terre. Dans la rue parfois des fleurs et des glaces, de la limonade. La livre de tomates est ce matin à 5 de ces pésos. Il y a une ensalada à chaque repas, généralement tomates et concombre sur un lit de verdure, agrémentées parfois d’un oignon cru. Ils payent aussi avec cette monnaie les transports. Le loyer, l’électricité ne sont pas chers, l’éducation et la santé gratuites ( 47% du budget national) . Toutefois tout ce qui n’est pas conçu comme strictement nécessaire par ex la lessive, le dentifrice, le savon, de l’huile , le PQ, un t-shirt , des tongs leur est vendu à des prix occidentaux ! Ce qui explique que la chasse aux devises soit pour eux une necessité vitale. Je suis allée avec Cairtad dans un de ces super-mercados quasi vides ( et de gens et de marchandises ) pour acheter en prévision de l’anniversaire de la bière( 1CUC la canette) , du vin( 2,50 le litre de vin espagnol mis en bouteille à Cuba ) du rhum plus raffiné que le local ( 3,75), du PQ( 3,50 les 6 rouleaux ) une serviette de toilettes ( 3,50) et une sorte de gant ( 1,50) Et c’était touchant de voir comme elle était excitée d’ajouter 3 litres d’huile , des spaghettis et du beurre …Et avec quel émerveillement elle est ensuite allée se choisir un déodorisant ! On aurait dit une enfant dans un magasin de jouets.
Cette économie à deux vitesses n’est pas possible ….Elle commence à générer une économie parallèle forcément et des comportements inquiétants, les jeunes veulent VIVRE pas survivre donc il commence à y avoir des vols et la prostitution s’avance à pas lents et tentants . Le touriste est perçu comme la cible idéale. Il y a peu de voitures donc un aller –retour nécessaire à l’aéroport et c’est l’arnaque assurée, même de la part des amis de vos amis . Un aller- retour à Santiago vous le paierez 25CUC ( 24$) pour 45 kms aller-retour et vous les paierez sasn sourciller parce que pour vous ça reste un good deal mais pour l’heureux propriétaire du véhicule c’est un mois de salaire gagné en 3 heures . Raul a commencé en 2010 un début prudent et timide de libéralisation . La crise mondiale est aussi un frein aux grandes réformes …Ce que tout le monde attend en fait c’est la fin de cet embargo américain qui date de 1960 et n’a plus vraiment lieu d’être…Peut-être faudra-t-il attendre la mort des frères Castro ! Espérons qu’un jour les Cubains pourront eux aussi payer leurs achats courants en pésos cubains .
Ceux qui depuis 2010 peuvent travailler à leur compte ( ce qu’ils faisaient déjà sans le déclarer ) – coiffeurs, restaurateurs, bistrotiers, mécaniciens, cireurs de chaussures etc…sont incroyablement taxés ( jusqu’à 40% d’impôt sur le revenu )
Ceux qui ne travaillent pas à leur compte ou pour le tourisme ont la vie dure.
Evidemment comme le salaire d’un prof d’anglais me disait une cousine de Sergio ( ici à gauche ) est de 700 pesos locaux soit l’équivalent de 28 pesos CUC par mois , elle ne peut les dépenser en achetant 28 bières ! L'autre cousine comptable dans une exploitation de Café ( ici à droite ) n’est, elle, payée que l’équivalent de 14 ou 15 CUC par mois alors que j’ai pu en dépenser 70 en bibine pour un anniversaire. Donc vous comprendrez que je puisse paraître richissime. Et surtout qu’ils ne peuvent rien faire sauf se recevoir chez eux pour boire ensemble le rhum le moins cher ou pour tout simplement pour bavarder autour d’un verre d’eau fraîche, discuter ou danser.
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