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lundi, juin 13, 2011

Pentecôte mal éclairée

Jean François avait demandé à Dany :
"4heures du mat ? Heure malgache ou heure waza ?"
Comme la réponse était "heure malgache", je devais m'apprêter pour 4 h 45.
C'était bien vu : à 4 h 50,  le camion chargé de bois, de bière,de rhum jusqu'à la gueule venait me prendre.
Sur le toit, des matelas. Assis sur les caisses à l'arrière, 3 "convoyeurs" et moi devant entre Dany chargé de la collecte et Maze le chauffeur.
Nous allions descendre à Itampolo, 200kms. Une dizaine d'heures, décharger, puis aller chercher de la glace à 50 kms plus bas (ajoutons 2 bonnes heures de piste, peut-être 3) et demain remonter de villages côtiers en villages côtiers en ramassant les langoustes qui seraient ensuite expédiées d'un point sur la côte d'où nous rentrerions mercredi vers midi en bateau.
A 5heures, premier barrage de la police. C'est fête aujourd'hui, il pleut, il fait frais donc un petit billet est attendu. A 5h03 à la hauteur de l'aéroport de Tuléar, un attelage et un zébu qui s'en écarte.


A 5h03, après bien des zigzags sur une route mouillée, nous faisons l'inévitable tonneau pour nous retrouver ensuite sur le flanc dans le décor. Et quel décor : un parterre de cactus ! L'accident s'est passé vite comme toujours, sans cri, sans peur dans le seul bruit des taules et des bris de  bouteilles et dans l'expectative. Moi,coincée entre Maze et Dany, j'étais la mieux protégée. Nous nous sommes retrouvés têtes au plafond. Un peu difficile d'en sortir mais ils m'ont hissée par la fenêtre je suppose, l'un me tirant  par les bras et l'autre me poussant  sous les fesses et personne, devant, n'a rien eu  de cassé. Comme j'étais pieds nus, l'atterrissage dans les cactus n'a pas manqué de piquants ! Derrière, un des trois hommes s'est retrouvé le bras coincé sous le bois et a été plus difficile à dégager dans une odeur de rhum et de bière qui, dans la nuit encore noire, laissait présager les pertes matérielles subies. Moi j'ai eu du bol :  mon ordi , mon appareil photo étaient dans mon léger sac en nylon  mais rien ne s'est cassé, la preuve. Je suppose que du point de vue du boss je n'avais aucune raison de faire partie de ce chargement  aussi un scooter est arrivé et m'a promptement enlevée pour me ramener "chez Alain", me recoucher ! Nous avons eu beaucoup de chance. Je pense que les matelas sur le toit ont amorti le choc, pour nos crânes au moins. Nous ne roulions pas vite. L'attelage de zébus non éclairé s'est empressé de s'évanouir dans la nuit. On verra ce midi dans quel état est notre véhicule et si l'on peut repartir.

2 commentaires:

Baker Street a dit…

Nous espérons que tu te remets de tes émotions, de cette expédition qui ne manque pas de piquant !!!
Bisous doux et apaisants !

M & R

Anonyme a dit…

Dear Anne, what a shock you must have had! Bless your nerves, waves of healing coming your way from Ireland. Love David