Je ne me lasse pas de parcourir les ruelles et forcément je finis par y rencontrer du monde. Comme souvent les vieux près desquels je m’assieds sur un banc ou les enfants que ma démarche interpelle. J’ai rencontré les deux genres dès le premier jour quand je me suis assise près de ce Papy. Il était installé à l’ombre d’un grand arbre et remplissait des bouteilles de coca ou des petites bouteilles d’eau d’un liquide brun doré. C'était un apiculteur venu de Pamba, l’île voisine avec sa cargaison de miel du mois, pour le moment en bidons de 5 litres, qu’il s’apprêtait à vendre au détail. 10000 shilling la moyenne bouteille 6000 la petite (l’équivalent de 5 ou de 3 euros donc) pour ce miel qu’il récolte lui-même. Je lui expliquai que du miel dans les bagages ce n’était vraiment pas l’idéal : lourd, collant avec un risque de casse mais il se mit à me convaincre que le miel c’était si bon pour la santé que je ne devais pas hésiter. Plus j’en avalerais, plus je m’allègerais ! Allons- y pour une petite bouteille !!!
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Je leur demandai si je pouvais faire des photos et la fille se pencha à l’oreille du grand frère pour lui dire,sans doute, de me demander de l’argent pour les photographier (c’est ici un procédé familier ). Je dis que je ne paierai pas pour des photos mais que par contre quand le marchand de glace passerait s' ils en voulaient une , ils l’auraient. .
- « Une chacun ? » demanda la fille incrédule !
- « Une chacun ! ». Un des plus petits fila, sans doute chercher le marchand ambulant, car bientôt il fut là avec ses esquimaux. Le plus drôle est que le vendeur de miel m’en réclama un aussi !
Ce charmant épisode nous avait donné à lui et à moi le temps de faire connaissance. Et maintenant, il me dit en me quittant qu’il n’avait de sa vie rencontré femme aussi gentille ! Quand je le croise en ville, à présent quasi quotidiennement car le centre de Zanzibar est en fait très petit, avec son panier plein de petits pots, il me propose de me ramener pour de bon avec lui à Pamba. Il est veuf, il gagne pas mal de $ par mois avec son miel et pense que je ne serai pas si mal lotie que ça en vivant avec lui dans sa cabane au bord de la mer près d’un arbuste à papillons, je suppose dans des draps nids d’abeille !!! … Je lui dis qu’il est comme son miel, délicieux mais lourd et collant .Bref nous papillonnons ! Il est vraiment charmant. Hélas je n’ai même plus le temps d’aller jusqu’à Pemba voir la reine des abeilles…
1 commentaire:
Tu devrais être remboursée par la Sécurité Sociale ! Ton blog, lui aussi, allège comme le miel, souple, poétique,drôle et parfumé, de la gelée royale pour les âmes !
Ceci dit, tu devrais peut-être réfléchir. Et si la maison du marchand était en pain d'épices ?
Butiner ou rester "Nonette" ? (smile)
Bisous de Fleurs
Tartine
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