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mardi, juin 23, 2009

1990-2009 : rien de changé ou si peu ....





Dans la situation de crise où la planète se trouve présentement, les solutions que l’on envisage paraissent dérisoires, les intentions trop lentes à s’exprimer, trop lentes surtout à se traduire en actes... " Le nouveau paradigme ne pouvait pas se définir seulement aux plans politique, économique et social, lui dis-je, mais devait nécessairement reposer sur une nouvelle morale, sur la redécouverte des autres, de l’altruisme. Cela nous permettrait d’accéder à un niveau de conscience plus élevé! "
" Cosmique, peut-être? " me lança mon ami avec une pointe d’ironie.
Le mot cosmique n’était pas sans susciter chez moi aussi un certain malaise. Je le trouve associé aujourd’hui à des entreprises de plus en plus contestables. Je lui rappelai qu’une certaine tradition enseigne qu’il existe trois niveaux de conscience: la conscience ordinaire que nous partageons avec les animaux; la conscience d’être ou conscience de soi – niveau auquel on se réfère lorsque l’on parle de l’éveil de la conscience chez l’hominidé : et la conscience cosmique... C’est-à-dire un élargissement de la conscience de soi, un sentiment de participation à la conscience universelle et de notre responsabilité individuelle et collective en tant que cocréateurs du monde et de nous-mêmes. D’où l’importance de la redécouverte des autres, de l’altruisme...Mon ami m’écouta patiemment. Puis, après un silence qui me parut long, il m’offrit le commentaire suivant : " Je dirais, cher ami, qu’il faut être relativement... désespéré pour en venir à penser que la redécouverte des autres, de l’altruisme, est le seul moyen qui puisse nous permettre de traverser la crise actuelle, de "refaire le monde" – ce qui n’est pas rien! "Le ton était ironique mais courtois. Je compris que je venais à ses yeux de passer résolument dans le camp des utopistes. " Non quand même! Pas la politique et pas l’économie, pas la science et la technologie... mais d’abord la redécouverte des autres! Tu veux rire? " Ça prend une transformation des mentalités pour que tout le reste soit possible, argumentai-je. Il n’y a, selon moi, qu’un changement profond des mentalités pour nous tirer de l’impasse où nous sommes. Est-ce utopique? Alors qu’il suffit en fait que un pour cent de la population se transforme en profondeur... C’est une des lois de la nature. Or, si la tendance exprimée par cette minorité va dans le sens de l’évolution, si elle représente un facteur de survie pour l’espèce, son influence sera déterminante pour la suite du monde... Mais que signifie au juste une transformation en profondeur? C’est là la question. Quant à moi, je ne vois rien d’autre qu’un changement d’attitudes, de comportements envers les autres. Rien d’autre, en définitive, que la redécouverte des autres. Rien d’autre que l’altruisme pour nous tirer de cette impasse... "Mon raisonnement me paraissait incontournable. Mais il me regarda avec un certain sourire.Je ne suis pas insensible à sa critique. Car il en va de ma crédibilité! Prétendre que l’on va résoudre la crise actuelle, refaire le monde – ce qui n’est pas rien en effet! – et parvenir ainsi à un niveau de conscience plus élevé, tout cela grâce à la redécouverte des autres, de l’altruisme, ne manque pas de paraître utopique...
C’est du reste la critique que l’on formulait déjà à l’endroit de la vision d’Einstein, qui allait inspirer le Mondialisme, et à laquelle d’ailleurs se rattache mon entreprise.
Et à quoi Einstein répondait :
" Avez-vous autre chose à proposer? "


( envoyé par Véro Héno :Propos de Jacques Languirand
ayant fait l'objet d'une chronique parue dans
le Guide Ressources, Vol. 06, N° 01, septembre-octobre 1990.)

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