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samedi, février 13, 2010

Nous démasquer




« Les dessous de la médisance »

Sylvaine Pascual - Publié dans: Connaissance de soi / Bien-être et estime de soi
« Radio-langue-de-pute » est probablement un des médias, voire un des réseaux sociaux qui compte le plus d’adeptes, loin devant Facebook ou Twitter : de la machine à café jusqu'à nos mails, partout, petites piques et grandes méchancetés fleurissent comme les coquelicots dans les champs de blé, en ... plus toxique.

Dire du mal d'autrui, c'est si bon...
Et oui, avouons-le : que c’est bon de médire ! D’abord ça crée du lien social : dire du mal ensemble, c’est avoir un point commun.
Et puis c’est l’occasion de rigoler : on tourne l’autre en ridicule, on se moque de ses manquements, on se bidonne de ses travers.
Et enfin ça permet de vider son sac, exutoire à petites frustrations de toutes sortes, la malveillance ordinaire et une sorte de vide-poche à notre agressivité. Et cerise sur le poison, elle soulage sans vraiment faire de mal puisque les victimes de nos langues fourchues ne sont pas censées avoir vent de nos propos.

Médisance et mauvaise foi


En même temps, nous savons très bien ce que notre conscience nous souffle à l’oreille :c’est pas bien, ce qui explique sans doute pourquoi nous médisons tous en cœur tout en ayant parfois bien du mal à le reconnaître : combien de fois entendons-nous des personnes (y compris nous-mêmes) dire qu’elles détestent la médisance et qui, quelques minutes plus tard, vous expliquent combien le DRH ne sait pas se saper, tout engoncé qu’il est dans ses costumes de pingouin.
Bref, notre propension à nous indigner de la médisance de l’autre n’a d’égal notre tendance à médire. Et la mauvaise foi à ce sujet est à peu près aussi courante que de croiser des baigneurs sur la plage de Juan les Pins en juillet.

Nos médisances nous parlent... de nous


Il est d’autant plus inutile de chercher à nier nos médisances qu’elles ont une fonction, sans quoi nous dépenserions notre précieuse énergie dans autre chose. Je le répète comme un vieux disque rayé, nos comportements visent un bénéfice.
Quand nous sommes occupés à scruter la paille dans l’œil du voisin, nous sommes allégés du poids de nos propres poutres, c’est aussi simple que cela. Nous projetons sur l’autre ce que nous n’acceptons pas chez nous-mêmes, ce que nous ne voulons pas voir en nous-mêmes, ou bien cet autre que nous critiquons nous renvoie un manque qui nous gène. Elle peut aussi être une façon de compenser la crainte que nous avons de l'autre en l'amoindrissant à nos yeux.

Il devient du coup évident que ce soulagement est illusoire car temporaire, et les billots se remettent à peser très vite sur nos frêles épaules. En bref, nos médisances sont le reflet des failles de notre estime de nous-mêmes et du manque d'acceptation de soi.
Evitons donc de nier nos médisances et profitons d’elles pour en apprendre un peu plus sur ce qu’elles ont à nous apprendre de nous-mêmes, notre façon de nous percevoir, ce que nous n’aimons pas en nous-mêmes, pour ensuite y remédier.
Cela vaut d’autant plus la peine que le soulagement illusoire obtenu lorsqu’on dit du mal d’autrui peut avoir des effets pervers dévastateurs pour l’autre, avec un bouc émissaire d'un côté et des loups qui hurlent en cœur de l'autre, mais aussi pour soi, car elle entretient des sentiments négatifs pas très bons pour la santé..


Auto coaching
: mettre nos médisances au service de l'estime de soi
Dans tous les cas, l'auto observation est utile:
Dans quelles situations avez-vous tendance à médire?
De qui précisément, dites-vous du mal?
Que dites-vous, exactement?
Qu'est-ce que ça vous dit sur vous-même?
Et si vous avez du mal à identifier ces aspects de vous-mêmes que vous cachez derrière vos médisances, une technique possible est celle expliquée dans l'article La technique du pourquoi, (ci-dessous) qui peut permettre de remonter à la source du problème. A utiliser à chaque fois que vous vous surprenez à médire, ou à avoir envie de médire.

La technique du pourquoi



En identifiant la cause réelle d'un problème, cette technique permet de traiter la source en amont de façon à éviter qu'il se reproduise, mais aussi, selon la difficulté rencontrée, de mieux se connaître, de mieux connaître ses modes de fonctionnements et besoins (ou ceux du groupe).
Il suffit de réfléchir à ce qui a causé le problème en se demandant pourquoi il s'est produit. Cette question va générer une réponse dont on cherchera la cause de la même manière et ainsi de suite. jusqu'à avoir mis le doigt sur l'origine réelle du problème, le point de départ du chemin foireux qui nous a menés là.
Et savoir comment on en est arrivés là, en veillant à rester les plus objectifs possibles sur les responsabilités réelles de chacun, nous fournit sur un plateau des solutions pour y remédier.
Cette technique est utilisable aussi bien pour des problèmes professionnels que personne

NB Ces belles photos d'Irlande ont été prises par Richard Launay en janvier 2010 dans le très beau Connémara autour de Ballynahinch .

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