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mercredi, juin 15, 2011

Chez Léon-Jules

4 générations du voisinage familial 

Mère et fils , le petit neveu en question 

Une des jolies cousines de Julie
Aujourd'hui c'est l'invitation à déjeuner chez Léon-Jules et Noélyne. Le taxi -man, Alex (je prends pour chaque déplacement la même vieille 4L bleu électrique) me prend à midi 15 pour me conduire dans un quartier populaire qui est aussi le sien. Mon Dieu quel honneur ! Évidemment les petits plats ont malgré mes protestations antérieures été mis dans les grands. Le snack de midi réclamé se faisait festin : on avait tué un canard de l'élevage en plein air  (ce qui ne se fait que pour Noël et la fête des Mères) et il y avait longtemps que je n'en avais pas goûté d'aussi bon. Et puis il y avait une sauce aux légumes avec des morceaux de zébu, plus du riz bien sûr en quantité, et une salade de concombre et de tomates délicieuse, du vin Betsilao et des bières THB... Un festin je vous dis! Je n'ai pas pris de photos de... la maison en planches cachée derrière un rideau de verdure ni de photos des plantations de manioc, de pommes de terre, d'herbes médicinales qui soulagent les habitants du quartier. Dans la mini cour de la maison il y a un puits, une source naturelle et du matin au soir gratuitement les gens du voisinage viennent y puiser l'eau de lavage. L'eau potable, Noélyne la vend de façon à réduire sa propre facture car chez Léon-Jules alors que je m'attendais à trouver 3 personnes, en fait il y en avait 8 qui y vivent à plein temps: le maître de maison, Noélyne, leur fille Julie, leur future belle fille qui vient des hauts plateaux, et deux neveux, plus deux nièces, recueillis... Les Orphelins sont partis  vivre chez un oncle dont  la maison est proche du lycée technique qu'ils fréquentent. Sinon ils seraient, comme depuis des années, 10 à vivre sur le maigre salaire (70 euros tout rond  mensuellement, je vous le rappelle)  de cet homme licencié en philosophie qui n'a retenu de tout ça que son amour des gens, de la famille en général, des enfants de la famille en particulier. Tous s'entassent dans un 3 pièces : une pièce pour les filles, une pièce pour les garçons et le jeune couple quand Jacky revient de Tana, et la pièce principale minuscule qui sert de salle à manger, de salle de télé et de chambre aux parents. Elle est si étroite que le lit du couple est en fait un lit d'une place. En palissandre mais toutefois sans matelas (jusqu'à demain, vous pensez bien !). Ils  partagent cette rude couche depuis 30 ans. Absolument bouleversant, l'amour qui règne la-dedans ! Léon-Jules dit que lorsque le riz manque, ils trouvent tous encore le moyen de s'en amuser, de rire ensemble, de s'aimer quoi ! Que de leçons! Une merveille. J'ai les coordonnées bancaires si l'un de vous se sent de libérer cette famille de ses nombreux soucis. Deux ou trois mois de salaire d'avance et celui de la peur s'évanouirait. La vraie vie pourrait s'installer. Au lieu de survivre ils pourraient avoir des projets ! Vraiment ça en vaut la peine. Évidemment les voisins, la famille alentours avaient envie de voir cette Waza de près. Voici l'adorable petit neveu d'à côté !

"When I let go of what I am, I become what I might be." -- Lao Tzu
C'est ce que j'ai fait cet après-midi, j'en suis sortie grandie.

"Death is not the greatest loss in life. The greatest loss is what dies inside us while we live." -- LaoTsu
Et bien ici malgré l'extrême pauvreté je peux vous dire  que rien n'est perdu à l'intérieur  si bien que chacun  s'il devait ce soir passer  le seuil pourrait dire qu'il n'a rien perdu ...Une leçon que je n'oublierai pas .

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