nous aperçûmes sous le vent à nous
nous aperçûmes sous le vent à nous
une frégate d’Angleterre,
qui fendait la mer et les flots,
pour attaquer Bordeaux.
Buvons un coup, buvons-en-deux
à la santé des amoureux,
à la santé du roi de France
et merde pour le roi d’Angleterre
qui nous a déclaré la guerre
Le commandant du bâtiment
fit appeler son lieutenant
"lieutenant te sens tu capable,
dis-moi te sens tu assez fort
pour prendre l'anglais à son bord?"
Le lieutenant fier et hardi
lui répondit "capitaine oui
faites monter votre l'équipage,
Hardi gabiers, fiers matelots,
faites monter tout l'monde en haut"
Et au premier coup de sifflet
On fit grimper tous les gabiers
et c'est à coups de haches d'arme,
et c'est à coups de mousquetons,
que'l'Anglais ramène son pavillon !"
Que dira t’ont de nous tantôt
au Havre, à Nantes et à Bordeaux
d'avoir pris un si beau navire
de cent vingt pièces de canons
nous qu'en avions que trente deux bons bons.
Buvons un coup, buvons-en-deux
à la santé des amoureux,
à la santé des vins de france,
à qui nous devons le succès
d'être vainqueurs sur les anglais!
La prise du Kent par Surcouf telle que la raconte Garneray:
« En ce jour du 31 Août 1800, nous cinglons vers le Gange,
'Voile à tribord !…»
« Est-il gros ? quel pavillon bat-il ?»
« Très gros ! C’est un Anglais ! un vaisseau de la Compagnie des Indes ! il semble lourdement chargé!'
C'est ainsi que discutent la vigie juchée tout en haut du mat et le capitaine du navire la Confiance. Nous sommes au large de Calcutta dans l’Océan Indien à plus de 95 jours de mer de Saint-Malo et de la France, en plein territoire anglais.
La Confiance bat pavillon français, elle compte 130 hommes d’équipage et 6 petits canons.
C'est alors que l'aventure de la prise du Kent commence...
Imaginant les cales du navire anglais remplies de riz, de bois précieux, de soie et d’épices, Surcouf a les yeux qui brillent de joie ; malgré la taille et la puissance du vaisseau, il ordonne :
« Cap sur l’Anglais ! faites forcer la voile ! les hommes à leurs postes de combat ! »
Les hommes n'ont d'ailleurs pas le choix, le bateau Anglais a reconnu le bateau de Surcouf et fonce vers lui pour l'écraser.
Tirant sa longue vue de son épais ceinturon, Surcouf déchiffre le nom du bateau. C’est le Kent un énorme vaisseau de la Compagnie des Indes armé pour la guerre.
Les hommes de Surcouf courent s'armer pour l'abordage, chacun glisse dans sa ceinture une hache, un sabre et un poignard avant de saisir des lances, des pistolets ou des gourdins.
Certains tiennent même un couteau entre les dents. Ainsi fortement armés, ils sont terrifiants...Au même moment un coup de canon part de l'avant du Kent; c'est le coup de semonce.
L’énorme navire de commerce anglais n’intimide pas les hommes de Surcouf. Ceux-ci ont une confiance aveugle dans leur capitaine ; ils le connaissent et admirent son courage et son intelligence à toute épreuve. La petite Confiance s'élance alors vers l'énorme Kent, celui ci, sûr de sa puissance, fonce vers le petit navire dans l'espoir de le couler... mais la manœuvre n'a pas fonctionné : au lieu d'entendre un craquement sinistre et de voir les débris du bateau joncher la mer, les Anglais ont la stupéfaction de voir les ennemis monter à bord en hurlant : 'à l'abordage !!'
Le premier à prendre pied sur le vaisseau est un Noir nommé Bambou. Armé simplement d'une hache et d'un pistolet il s'est jeté du haut du grand mat au beau milieu des Anglais qui saisis de frayeur le laissent se frayer un sanglant passage à travers les matelots.
Les Anglais sont affolés.
Robert Surcouf se jette à son tour dans la mêlée;
La bataille fait rage: on entend les détonations des canons, des pistolets, les cliquetis des sabres et des épées, le coup sourd des haches, et les cris des combattants .
C'est une pagaille indescriptible, mais notre héros continue à donner des ordres tout en bataillant 'tirez les grenades ! donnez du canon!'. Soudain, le capitaine anglais s'effondre touché par une grenade.
Il ne verra pas son pavillon tomber aux mains des Français...
Surcouf, lui, a tout vu 'le capitaine anglais est tué! le navire est à nous ! pas de quartier!'
Les Anglais fuient sous le pont poursuivis par les Français qui s'empressent de fermer les panneaux sur eux.
Mais le Second anglais, voyant la bataille perdue tente le tout pour le tout, il se précipite vers Surcouf dans l'espoir de le tuer; heureusement, Bambou est là et d'un coup de lance, il transperce l'Anglais.
'le Kent est à nous ! Vive la France ! Vive la Nation !'
Bambou est acclamé par les corsaires français, et sera plus tard porté en triomphe pour son courage.
Le lendemain, les deux bateaux mettent cap sur Ceylan, le débarquement des corsaires est un triomphe pour la population française surtout quand, en déchargeant le Kent, on y découvre un véritable trésor : de l'or et de l'argent en barre, des pierres précieuses magnifiques....
L’audace et la férocité de Surcouf n’hésitant pas à attaquer un tel bateau est connue de tous.
Sa renommée va s’étendre des mers aux océans jusqu'en Angleterre et fera trembler de peur les marins anglais. Afin que tous se souviennent de cet exploit extraordinaire, les matelots composent une chanson.
Désormais, quand les Anglais verront apparaître les voiles du Corsaire Malouin, nombreux seront ceux qui se rendront sans même livrer bataille…La couronne d'Angleterre, furieuse et déconfite, met la tête de Surcouf à plus de 5 millions de francs...
'Ils me prisent bien haut mais ils ne m'ont pas encore...' dira Surcouf en apprenant la nouvelle.
La légende de Surcouf commence...
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