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dimanche, septembre 06, 2009

Nos neurones


Vos neurones se remodèlent et se reconnectent en permanence jusqu’à la fin de votre vie

Par Patrice van Eersel , transmis par Véro Héno
Cet article ayant intéressé plusieurs personnes autour de moi je vous le transmets en partie


Voilà quelque temps qu’une expression circule : « plasticité neuronale ». Vous l’avez certainement déjà entendue, mais peut-être sans réaliser combien elle bouleverse notre vision du monde. Ce que démontrent les « neuroplasticiens », comme les appelle le neurologue américain Norman Doidge, c’est que l’image même que nous nous faisons de notre cerveau change sa structure. Autrement dit, en lisant cet article, vous modifierez vos neurones... Mais la modification sera encore plus importante si vous tombez amoureux !

Pour schématiser à l’extrême, on a aujourd’hui la preuve que quasiment n’importe quelle zone du cerveau est modelable, au prix d’efforts puissants mais accessibles, et que les zones corticales «spécialisées» dans telle ou telle fonction sensorielle (toucher, vision, audition...) ou motrice (commandant nos centaines de muscles...) peuvent se remplacer les unes les autres. Une plasticité vertigineuse. Certaines personnes fonctionnent avec seulement un demi-cerveau ! [1] D’autres avec 90% des liaisons entre néo cortex et bulbe rachidien rompues ! Autrement dit, l’engin cosmique que nous portons dans notre boite crânienne est habité de potentialités infiniment plus étonnantes que tout ce qu’on avait pu imaginer de plus fou. Cela ouvre des perspectives faramineuses, pour développer des capacités inconnues, mais aussi pour «réparer» ceux qui souffrent de troubles psychiques et neuronaux, c’est à dire une foule de gens. Aujourd’hui, les lycéens apprennent la « triple plasticité du système nerveux ». En peu de temps, sous l’influence d’émotions, d’images, de pensées, d’actions diverses, peuvent se produire plusieurs phénomènes : 1°) vos neurones peuvent se développer (jusqu’à décupler leur taille) et multiplier leurs synapses (ou au contraire se ratatiner si vous ne faites rien) ; 2°) vos réseaux de neurones peuvent s’adapter à des nouvelles missions, jusqu’à remplacer un sens par un autre (la vue par le toucher, par exemple) ; 3°) enfin, l’ensemble de votre cerveau peut entièrement se réorganiser, par exemple à la suite d’un accident.

Mais savez-vous que, jusqu’aux années 70, l’expression même de «plasticité neuronale» était littéralement tabou chez les neurologues et les neuropsychiatres ? Parmi les nombreux livres qui, depuis quelque temps, racontent comment ce tabou a été renversé, le plus intéressant est sans doute celui de Norman Doidge, psychiatre de Toronto et chroniqueur au National Post canadien. Son livre, "Les étonnants pouvoirs de transformation du cerveau" [2] vous embarque dans une vraie saga. Fantastique et surtout stimulante, parce que les histoires qu’elle raconte reviennent finalement à dire que, si vous le voulez vraiment, vous pourrez garder un esprit élastique jusqu’à votre mort, même si vous dépassez cent ans. Cette élasticité dépendra essentiellement de deux données : votre goût pour le nouveau et votre capacité à l’empathie. Quant à tous ceux qui souffrent d’un handicap neuronal ou psychique, cette nouvelle vision représente pour eux une immense bouffée d’espoir.

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