Le visa pour le Mali étant récupéré , ma famille d'accueil étant plus qu'à mes petits soins , il était temps que je la libère et que je m'organise . J'avais accepté de laisser pour l'instant St Louis de côté , malgré St Ex! pour descendre vers le sud, tentée que j'étais par la mini croisière de 13 heures que propose la société Cosama qui relie dorénavant 2 fois par semaine Dakar à l'ancienne petite ville coloniale de Zinguinchor ce qui me permettait de passer quelques heures paradisiaques au Cap Skirring qui, à la lisière de la Guinée-Bissau, passe pour faire étalage des plus belles plages du Sénégal, entendez par là sable fin et cocotiers sans fin, température de l'eau idéale en novembre ! Las, le bateau était archi-complet , "pas le moindre petit morceau de fauteuil ou de bannette à matelots". Je me fis donc une raison , mon bagage étant fait, de m'en aller quand même en bus vers la Casamance, traditionnellement appelée le "grenier du Sénégal". Il me suffisait de savoir que là -bas le : "Ça va ? Ça va bien ?" se disait "Kassoumaye? " ( Ça va ? ) auquel il suffirait que je réponde " Kassoumaye Kep" ( ça va bien !) pour que je me sente déjà chez moi... Mes compères Fode et Sidiki, qui de temps en temps devenaient mes gardes du corps, me poussèrent à grimper vers 21H dans un bus pourri qui passait et j'hésitai quand même vu l'état de délabrement apparent du véhicule mais tirée par les uns et poussée par les autres en moins de temps qu'il ne faut pour le dire me voici brinqueballée a vive allure hors de la grande cité . Je comprends qu'il y a 13 ou 14 h de route . Le 3ème chauffeur , qui se présente comme Tommy, m'autorise, s'il ne me le suggère, du haut de ses 28 ans (étonné que mes enfants me laissent voyager seule !!!) de m'étaler pour commencer sur les 4 sièges de la banquette arrière . Il n'y laisserait personne s'y installer avant que les autres sièges pour beaucoup déglingués ne soient tous occupés ... Oh la là !!! de trous d'eau (on sort de la saison des pluies ) en nid de poules , de ravines en dos d'âne qu'est ce que mon dos a pris !!! Et ce que Tommy ne m'avait pas dit c'est que nous attendrions 6 ou 7 heures à la frontière de la Gambie, le plus petit pays des pays d'Afrique ( qui d'après ce que j'en ai vu en le traversant doit être l'un des plus pauvres aussi).
Nous y étions en effet à 3 h du matin ayant roulé à train d'enfer pendant 6h mais nous étions le 14 ème bus dans la file à attendre que les douaniers daignent ouvrir barrières et bureaux à 7h du matin . Nous en sommes rentrés en Gambie vers 9h 30 , je ne sais pas à quelle heure nous en sommes sortis car il nous a fallu aussi traverser un fleuve à 4 bus par radeau , re-tampon, re-passeport, re-taxe (pour les blancs je suppose) mais je suis arrivée à Ziguinchor à 17h après mes 20 heures de voyage, exténuée , le dos rompu ! A un moment donné alors que je somnolais, j'ai vaguement entendu "la blanche, la blanche ! toi tu changes de bus!". Le 3ème chauffeur se saisissant promptement de mon sac, m'a alors expliqué que pour me faire gagner une heure c'est à dire le temps que ça allait leur prendre de décharger la tonne d'oignons qu'ils transportaient sur le toit , ils me faisaient prendre le bus qui suivait . Je m'y suis retrouvée coincée entre une imposante Mamadoudou et un non moins imposant Papadoudou , qui lui aussi déplorait n'avoir pu prendre le bateau et ce sont les fesses serrées que je suis passée toujours brinqueballée à travers les mangroves et les palétuviers ! Bien décidée à me rendre directement au port pour réserver un billet de retour par voie maritime . Même si cela me ramène à Dakar reprendre un bus pour redescendre à Joal ...
Ah ! La belle vie ! ...
Je voudrais prendre le temps de voir, d'entendre et d'être pour faire la preuve que la foi attire toute sorte de miracles.
que du bonheur à te lire, et à te voir. Elisa
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