Petit vélo

Il s'agissait de se souvenir du petit vélo de l'enfance et de mille autres choses. Si les poissons rouges avaient eu de la mémoire, le chœur des poissons rouges se serait souvenu des pinces à linges, des glaces à la pistache, des farces faites au frère et même des accouchements ou de la guerre. Il y a tant de choses dont on peut se souvenir. Il s'agissait du spectacle musical  de l'Association Culturelle St Michel de Picpus (Paris 12ème)  interprété par les élèves des 4ème et 5ème d'après " Je me souviens" de Georges Pérec. Ça en faisait du beau monde.

Plus de 60 participants.

Chaque séquence de souvenirs était illustrée par une chanson connue 

Ça en faisait des talents 

Jusqu'alors souvent méconnus.

J'ai pleuré en entendant "Il pleut sur Nantes" et j'ai pleuré aussi  avec "Le temps va, tout s'en va". Aurais-je pleuré lorsque Camille s'est avancée si elle n'avait été ma petite fille ? Je crois que oui. La voix était si grave si posée, si claire et si humaine que j'en ai eu la chair de poule. Une merveille qui vous réveille. 

Je ne connaissais pas la voix de ma petite fille autrement que par la beauté de ses cascades de rire, ses "ouais" du moment, ses " auhh! c'est bon !" trop fréquents et voilà qu'elle me touchait aux tréfonds, fendillait les à priori, révélait une pureté rare, s'inscrivait en moi comme un souvenir qui ne s'effacera pas de sitôt. 

C'est bon, Camille. Le petit vélo que j'avais dans la tête tu l'as rendu magique à vie. Et soudain en plus de l'immense tendresse que je ressens depuis toujours  à ton égard, j'ai éprouvé  pour toi un immense respect.  Merci belle chérie.