Cordonnier et Chansonnier

Pour nourrir tout ce monde Léon Jules a exercé un deuxième métier et se fit cordonnier. Il en ressemelait des vieux souliers, si tard dans la nuit qu’il lui est arrivé de s’écrouler de sommeil au tableau ! Il avait commencé ses études au séminaire qu’il quitta plus tard pour des raisons de santé (hépatite grave)  et les a poursuivies jusqu’aux études supérieures tout en travaillant . Ses enfants d’ailleurs ont fait pareil, puisqu’il dit que ses deux fils, aujourd’hui à Tana, ont assuré toutes leurs dépenses seuls depuis qu’ils sont en sixième. L’un , Zakaria, est aujourd’hui gendarme et le second , Jacky,   présente un mémoire en mécanique auto… Julia est mariée. Les neveux sont encore en lycée technique en 1ère et 3ème. Julie encore au collège  mais la vie reste difficile. Noëlyne après avoir élevé tout le monde, élève maintenant de la volaille, vend fruits et légumes de la ferme de ses parents quand il y en a. Quand l’heure de la retraite sonnera, Léon-Jules  retournera là d’où il vient, à l'ouest de Tana et deviendra fermier. Un fermier érudit et édité car il écrit aussi des pamphlets en malgache pour la radio locale. Il est soit applaudi à cause de son humour corrosif soit craint. Ce travail lui tient beaucoup à cœur. C’est la façon qu’il a trouvée d’aimer au mieux son peuple, de redresser son pays, de ne rien laisser passer sans au moins en parler courageusement.

Léon Jules a aussi compris que la philosophie est une matière à enseigner de très bonne heure .