Elle porte un short blanc sur ses leggins noirs. Elle a 20 ans peut-être. Elle n'attend que ça, un Waza . Elle rit quand je le lui dis. Je ne sais pas ce qu'elle fait exactement mais il y a des tas de très jeunes femmes comme elle, habillées de façon "limite" qui traînent aux abords des hôtels et des bars que fréquentent les étrangers blancs . C'est une forme de prostitution tellement ordinaire, fréquente, habituelle ici qu'on ne l'appelle même pas comme ça.
C'est que c'est le le seul moyen, disent-elles, d'espérer s'en sortir. Une femme de chambre dans un hôtel gagne entre 30 et 60000 ariaris mensuels (de 12 à 24 euros). Les gens qui ont des postes à responsabilités gagneront au plus 100 à 120000 ariaries
Plus de la moitié sera consacrée au riz du mois. Dans ces conditions comment vivre, se déplacer, se vêtir , téléphoner, sans parler de s'éduquer, de sortir, de voyager, de lire ? Comme m'expliquait Alice hier : élever seule un enfant à Mada c'est tout bonnement impossible, sans un Waza par ci , par là... Si le Waza ( le plus souvent piégé) a fait l' enfant alors c'est le jackpot : le riz , le médecin et l'école au moins sont garantis... Alice, elle a un petit Christian de 3 ans, à demi italien... Elle est heureuse . Le papa l'aide beaucoup. Mais en attendant le Waza qui, le plus souvent, ici comme à Diégo, est vieux et ventripotent, toutes ces jeunes filles prêtes à échanger leurs corps contre un peu plus d'aisance , fut-elle très temporaire, ne risquent t-elles pas de perdre bien plus encore que leur petite vertu ? Elles n'ont pas l'air de trouver ça très grave . C'est comme pourrait-on dire , "passé dans les moeurs". Personne ne songerait à les critiquer ou à les protéger . C'est considéré ici comme un simple échange de services . Moi, pas toujours très fière de mes congénères
! . |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire