Kondoon

 Je n’habite qu’à dix minutes de marche de Port Mathurin mais ma jambe est faible en ce moment et pour le bonheur de rencontrer des gens, je préfère sans même attendre le bus, m’y rendre en stop. Ce matin, à l'aller,j’ai été prise par une Française qui vit ici bien heureusement depuis 20ans,

et au retour par Antonio dit Kondoon un directeur d’école qui a une association qui lui permet de nourrir chaque midi de la semaine les 395 enfants de son établissement, ce qui évite, dit-il, les désistements. Beaucoup de parents sont trop pauvres pour assurer ne serait-ce qu’un repas par jour à leur progéniture. Il me ramène. Il m'invite à partager une bière sous les filaos au bord de ma plage avec son grand ami le Docteur, directeur de l'Hôpital. Ils m' en disent plus. Alors je réfléchis ; ne faut-il pas rester ici  ? Aider matériellement. Mais il y a Mada, tellement plus mal en point encore que Antonio dit, qu'en comparaison, ici , c'est l'Europe ! La marée est haute. Nous sommes là, trois gens heureux dans le matin du dernier jour d’avril. Béats du bonheur d’être. Ce sont aussi des politiciens.  Il est décidé que demain, ils m’emmèneront à la fête du premier mai au sud est de l’île, chez les Verts !!!