mardi, mars 29, 2011

Contraception

Nous sommes allés visiter un orphelinat et l'avons trouvé vide. La House of Love a dû fermer ses portes et déménagé plus en dehors de la ville tant il y a d'orphelins de parents qui meurent à la pelle du sida, à l'appel peut être même !


Nous avons trouvé où donner nos biscuits, destinés à l'orphelinat, (il y en avait assez pour cent enfants) le long des chemins qui nous menaient aux villages et dans les quartiers où il y a une garderie après l'école... Reçus toujours avec dignité et tant de gratitude.




Je ne sais que penser. L'aide humanitaire est grande dans ce pays mais comment pourrait-il néanmoins s'en sortir quand la population était de 4 millions en 1964 au moment de l'indépendance et que les gens avaient déjà du mal à se nourrir et qu'elle est de 15 aujourd'hui et sera de 40 millions en 2040 ? Alors qu'en cas de mauvaises récoltes 60% de la nourriture doit venir de l'aide internationale. Bien sûr les NGO et les divers bureaux  du monde entier  qui  déversent ici beaucoup d'argent pour aider la population ont de quoi être inquiets eux aussi et découragés. Il y a toutes sortes de projets qui visent à améliorer l'hygiène, la santé, l'alimentation, l'éducation et bien entendu de nombreuses campagnes de sensibilisation à la contraception. Mais, dans les pays pauvres, les enfants assurent la vieillesse des parents, représentent des paires de bras pour les champs, sont la seule vraie richesse. Alors, même les femmes n'en veulent pas moins de 5 : leurs mères en avaient 10. Elles ne veulent pas non plus que leur mari sache qu'elles ont choisi de prendre la pilule alors elles préfèrent une injection à faire tous les 3 mois mais ces pratiques n'atteignent pas la brousse profonde ni les campagnes reculées. Il n'y a pas d'infirmières, pas de facilités et scandaleusement, souvent, les médicaments acheminés directement vers le gouvernement sont détournés et revendus à l'étranger. La corruption  est encore forte ici... Alors les enfants sortent de partout. Les projets mis en place pour la population actuelle n'auront plus de sens quand elle aura doublé etc. Je rencontre beaucoup de gens qui travaillent ici, beaucoup de volontaires aussi et la plupart semble dire que c'est décourageant, que ces missions humanitaires, aussi bien pensées soient-elles, sont des coups d'épée dans la mer... Tant que les mentalités n'évoluent pas plus rapidement .

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