Je voudrais prendre le temps de voir, d'entendre et d'être pour faire la preuve que la foi attire toute sorte de miracles.
dimanche, août 08, 2010
Beautiful Connacht, Connémara
Drôle d'imaginer que cet endroit qui pour moi est un paradis fut considéré comme un enfer par Cromwell qui débarqua à Dublin en 1649 pour, en 3 ans, écraser la résistance irlandaise. Il permit à des soldats et officiers (entre 30 000 et 40 000) de s'exiler sur le continent et en envoya des milliers d'autres en Inde occidentale. La population de l'Irlande tomba à 500.000 personnes. La densité globale du pays fut réduite à 6hab/km² alors qu'elle sera de 99hab/km² en 1841 avant la Grande Famine - le pays perdit alors sur 3 ans 1 million 500.000 personnes - et qu'elle est de 56 aujourd'hui.. L'Act de Settlement d'août 1652 proclamé en Irlande par l'Act de Satisfaction en sept 1653 déclara le pays forfait. Ceux qui pouvaient obtenir le pardon furent bannis au-delà du Shannon où le gouvernement leur donna des terres (environ un tiers des terres allèrent aux catholiques, un tiers appartenant à la Couronne et l'autre tiers aux riches propriétaires anglais). Ceux qui ne pouvaient être pardonnés devaient s'exiler ou étaient exécutés. Tous les paysans et les artisans étaient pardonnés et contraints de travailler pour les nouveaux propriétaires anglais. Les autres n'avaient pas d'autre choix que d'aller "to hell or to Connacht"...
Là où il n'y avait pas "assez d'eau pour noyer un homme, ni de bois pour le pendre, ni de terre pour l'ensevelir".
Et voilà ! La grande bagarre commençait : d'un côté les Catholiques, dépossédés, pauvres et irlandais et de l'autre les Protestants, propriétaires, riches et anglais. Les sentiments nés à cette époque ne sont pas encore morts. Même en moi !
(D'après l'ethnologue américain Robert Creswell qui vint à Paris comme GI et y vit encore à 89 ans et dont je lis en ce moment la thèse soutenue en français sur la paroisse de Kinvara , cise dans la baie de Galway, à l'ouest de l'Irlande, pays de saints et d'érudits).
Etre issue des pauvres exilés, partager leurs sentiments, lire "L'Amour Véritable", entendre la voix de Bernard Giraudeau et partir dans le Connemara.
RépondreSupprimerLà où il y a assez d'eau pour noyer les chagrins, assez de tourbe pour se chauffer, assez de terre pour rire, vivre et mourir.
Quel cadeau nous ont fait les anglais ! Finalement.