jeudi, avril 10, 2008

S-21






Dans la ville il y avait un lycée. Le lycée Tuol Svay Prey avec des salles de classe, une cour de récréation, un portique, une pelouse et des magnolias . Il fut pris par les forces de sécurité de Pol Pot qui en fit la prison de haute sécurité 21. S-21 devint son nom. On se croirait en plein polar, et on n’est qu’au début des atrocités. Les salles de classes devinrent des cellules pour interrogatoires et pour tortures. Ferrés, dénudés , sans possibilité de bouger sans en demander la permission même pour dormir , contraints d’aller à la selle devant tous , les seaux de fer restant ensuite dans la pièce . Tout était fait pour casser les prisonniers, pour les humilier. Inutile de dire que les maladies se développaient pour cause de manque d’hygiène et qu’ il n’y avait pas de médicaments ; les pseudo « infirmiers » étaient des enfant entre 10 et 15 ans qui servaient aussi de gardes chiourmes vicieux et cruels ( tant ils avaient été endoctrinés et pervertis ) et qui n’avaient aucune connaissance dans ce domaine. Les gens qui en mouraient étaient enterrés sur place dans les fosses communes creusées dans la cour de récré. Les autres étaient transportés dans le camp d’extermination de Choeung Ek pour être exécutés devant ou juste après leur famille. Comme les khmers rouges tenaient scrupuleusement traces de leurs tristes exactions, pour chaque prisonnier un dossier était établi avec photographie ce qui nous permet de voir aujourd’hui les portraits avant et parfois, après torture de ces 17000 malheureux civils , hommes , femmes et enfants qui rien qu’ici disparaissaient à la cadence infernale d’une centaine par jour en 77 au moment le plus fort de la « purge » ! Les lits rouillés sont toujours là, les chaines et les instruments de torture aussi et sur le papier jauni, les visages émouvants nous parlent de la sagesse millénaire, de la grandeur d’âmes, de l’éternelle VIE.

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