M’y voici. Je me suis entêtée bien que je sache qu’il n’y ait pas de place à me présenter à la Casa 1932 dans le Centro. J’en ai lu le plus grand bien partout donc évidemment c'est plein en permanence d’autant que jusqu’à l’année dernière les Cubains qui reçoivent chez eux ne pouvaient louer que deux chambres. Ces deux –ci, chez Luis Miguel Ulacia , à deux pas du Malaçon donnent sur un patio magnifiquement décoré Art déco. J’y suis si bien que Luis propose de me loger dans une casa voisine mais m’offre de venir diner ici et petit déjeuner aussi. Je serai donc logée à la Casa 1932 sans y être !!! La casa où je dors est à 100 mètres, un peu tristoune mais peu importe j’y serai peu !
Je voudrais prendre le temps de voir, d'entendre et d'être pour faire la preuve que la foi attire toute sorte de miracles.
vendredi, mars 30, 2012
La Havane
Il y a des quartiers bien distincts à la Havane, » La Métisse du Nouveau Monde » une des plus vieilles villes des Amériques( Christophe Colomb y posa le pied dès 1492) : la Vieille Ville ( Habana Vieja ), inscrite au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco se trouve à l’est autour du port et commence à être bien restaurée ; Centro Habana prise en sandwich entre la vielle ville et la nouvelle, surpeuplé et plein d’immeubles splendides et délabrés (« ressemble un peu Beyrouth en temps de guerre » dit le Routard ) mais s’étale le long du Maleçon , une digue qui protège La Havane de la mer sur 7kms entre la vieille ville et Miramar . Et Vedado le nouveau Habana avec la place de la révolution et la Rampas (sorte de champs Élysées toutes proportions gardées !), le véritable centre ville avec université, hôpitaux, restaurants , bars et nights club, le quartier résidentiel de la classe moyenne. Miramar , le quartier résidentiel ultra huppé , ambassades, grands hôtels, resto de luxe, casinos le long de la mer .
Vers La Havane
J’ai payé 25 CUC pour me faire conduire à Santiago . Evidemment à santiago l'estrade du pape était encore montée à l'ombre de ce valeureux chevalier et sa levée de boucliers révolutionnaires
La ville m'a semblée guillerette , un peu à la santo Domingo , cool comme les villes du Sud en fait .
Après une bière prise au pied de cet hotel , le plus beau de Santiago, le chauffeur, Pipi l'ami de Sergio et sa fille qui avait absolument tenu a s'assurer que j'avais bien un train ou un bus le jour même m'ont laissée à la gare routière pour une randonnée d'une semaine .
De là après j’ai pris un bus express qui en 12 heures , entre 7h du soir et 7heures du matin , allait me mener à La Havane, 860 kms en 12 heures : j'ai fait pire .
jeudi, mars 29, 2012
At home really
Sergi- Albert (18 ans ) et son cousin Albertito ( 2 ans ) |
Sergi et Sergio |
En tous les cas je peux dire qu'ils me font tous me sentir à la maison .
Ce soir
je rencontre le fils de Sergio . Il a 19 ans bientôt et fait son service militaire . le tendresse spontanée qu'il démontre à son père est super- touchante et vice versa. On n'est plus si démonstratifs en Europe il me semble ...
Et j'ai le choix :
Entre Pedro |
Sergi Albert |
Sergio |
Ou son beau -père Arnando qu eje préfère ! |
Sergio aussi finalement ! |
Sous l'oeil patient et indulgent de la jolie Dailin |
La réalité , à Cuba
«Je suis une amoureuse de la réalité. Lorsque je me dispute avec elle, je perds – mais seulement à tous les coups.»
– Byron Katie
Ici , je n'essaie même pas !
mercredi, mars 28, 2012
Travail, Patrie , Famille
Et ce qui me frappe le plus dans cette famille tout aussi éprouvée , c'est la joie qui y règne , la tendresse qui s'y partage
Il y a des allées et venues permanentes. Principalement des membres de la famille. Le frères qui passent en partant au boulot et reviendront dîner le soir , les petits enfants tous de mère différente qui s’arrêtent en rentrant de l’école, les cousines qui viennent donner un coup de main, les voisines qui passent , les ex des fils qui se sentent encore chez elles, les copains du petit-fils qui vit chez sa grand-mere depuis que sa maman est morte d’un infarctus quand il avait 9 ans , .Dans doute le retour de Sergio et ma présence attisent la curiosité mais c’est surtout je crois que le coeur de Caritad tout fragile qu’il est, est aussi grand ouvert que sa porte.
Ce que je vois par –dessus tout dans cette famille c’est la qualité de la relation : une grande affection partagée, du respect , le goût du travail, le sens de l’hospitalité . Du courage , de la gentillesse .
Ils se disent heureux . Le sont-ils ? Peut-être que quand on ne réalise pas pleinement ce que ce serait d'être libres on se contente du parc dans lequel on respire . Il me semble que les jeunes toutefois s'interrogent, rêvent de voyages, d'accès à l'internet et de CUC encore plus que de C--
Et que ce qui était bon pour une génération pourrait ne pas l'être pour celle qui monte .
Pésos et CUC
J’ai eu un peu de mal à me faire au système monétaire car depuis 2004 il y a deux monnaies à Cuba, le péso national et le CUC le péso dit convertible
Il y a le pésos national que seuls les Cubains peuvent se procurer. C’est ainsi que leur sont verser leur salaire. Le salaire minimum garanti est de 22 pésos depuis 2005 soit un peu près : 10 CUC . Puisqu’il faut 28 pésos de ces pésos pour en faire un convertible . Ce CUC est paradoxalement aligné sur le dollar etl vaut quasiment la même chose ($ 0,960) mais on ne peut plus utiliser de dollar à Cuba. Et le pouvoir détient toujours 90%de l’économie du pays .
Une vitrine a Palma |
Le rayon parfumerie du super magasin |
Magasin de chaussures |
Le péso national permet aux Cubains de subsister c'est-à-dire d’acheter à prix raisonnable avec leur carnet de ravitaillement mensuel : la libreta ) la base de leur alimentation qu’ils trouvent dans des sortes de petites coopératives d’état. Le choix est très limité mais comprend les produits essentiels à savoir riz, pâtes, margarine, haricots rouges , sel, lait en poudre , sucre, café , sauce tomate pour ce que j’en ai vu Et dans la rue aux petits marchands ils peuvent acheter aussi : échalotes, ail, oignons, tomates, poivrons, salade verte ( une sorte de batavia ) concombre , patate douce et parfois pomme de terre. Dans la rue parfois des fleurs et des glaces, de la limonade. La livre de tomates est ce matin à 5 de ces pésos. Il y a une ensalada à chaque repas, généralement tomates et concombre sur un lit de verdure, agrémentées parfois d’un oignon cru. Ils payent aussi avec cette monnaie les transports. Le loyer, l’électricité ne sont pas chers, l’éducation et la santé gratuites ( 47% du budget national) . Toutefois tout ce qui n’est pas conçu comme strictement nécessaire par ex la lessive, le dentifrice, le savon, de l’huile , le PQ, un t-shirt , des tongs leur est vendu à des prix occidentaux ! Ce qui explique que la chasse aux devises soit pour eux une necessité vitale. Je suis allée avec Cairtad dans un de ces super-mercados quasi vides ( et de gens et de marchandises ) pour acheter en prévision de l’anniversaire de la bière( 1CUC la canette) , du vin( 2,50 le litre de vin espagnol mis en bouteille à Cuba ) du rhum plus raffiné que le local ( 3,75), du PQ( 3,50 les 6 rouleaux ) une serviette de toilettes ( 3,50) et une sorte de gant ( 1,50) Et c’était touchant de voir comme elle était excitée d’ajouter 3 litres d’huile , des spaghettis et du beurre …Et avec quel émerveillement elle est ensuite allée se choisir un déodorisant ! On aurait dit une enfant dans un magasin de jouets.
Cette économie à deux vitesses n’est pas possible ….Elle commence à générer une économie parallèle forcément et des comportements inquiétants, les jeunes veulent VIVRE pas survivre donc il commence à y avoir des vols et la prostitution s’avance à pas lents et tentants . Le touriste est perçu comme la cible idéale. Il y a peu de voitures donc un aller –retour nécessaire à l’aéroport et c’est l’arnaque assurée, même de la part des amis de vos amis . Un aller- retour à Santiago vous le paierez 25CUC ( 24$) pour 45 kms aller-retour et vous les paierez sasn sourciller parce que pour vous ça reste un good deal mais pour l’heureux propriétaire du véhicule c’est un mois de salaire gagné en 3 heures . Raul a commencé en 2010 un début prudent et timide de libéralisation . La crise mondiale est aussi un frein aux grandes réformes …Ce que tout le monde attend en fait c’est la fin de cet embargo américain qui date de 1960 et n’a plus vraiment lieu d’être…Peut-être faudra-t-il attendre la mort des frères Castro ! Espérons qu’un jour les Cubains pourront eux aussi payer leurs achats courants en pésos cubains .
Ceux qui depuis 2010 peuvent travailler à leur compte ( ce qu’ils faisaient déjà sans le déclarer ) – coiffeurs, restaurateurs, bistrotiers, mécaniciens, cireurs de chaussures etc…sont incroyablement taxés ( jusqu’à 40% d’impôt sur le revenu )
Ceux qui ne travaillent pas à leur compte ou pour le tourisme ont la vie dure.
Evidemment comme le salaire d’un prof d’anglais me disait une cousine de Sergio ( ici à gauche ) est de 700 pesos locaux soit l’équivalent de 28 pesos CUC par mois , elle ne peut les dépenser en achetant 28 bières ! L'autre cousine comptable dans une exploitation de Café ( ici à droite ) n’est, elle, payée que l’équivalent de 14 ou 15 CUC par mois alors que j’ai pu en dépenser 70 en bibine pour un anniversaire. Donc vous comprendrez que je puisse paraître richissime. Et surtout qu’ils ne peuvent rien faire sauf se recevoir chez eux pour boire ensemble le rhum le moins cher ou pour tout simplement pour bavarder autour d’un verre d’eau fraîche, discuter ou danser.
mardi, mars 27, 2012
Cuba
Cuba : la plus grande île des Caraïbes , la superficie de 3 fois et demi la Belgique ( 109.980 km²) En forme de crocodile , 1250 kms de la tête à la queue , 200Kms au plus de large avec plein d’îles et d’ilots autour (sable fin et eaux turquoises à CayoLargo, Cayo Coco , Cayo Levisa ) … Depuis la révolution de 1959, Cuba se définit comme une république socialiste[, dont le Parti communiste de Cuba, créé en 1965, constitue la « force dirigeante supérieure »
L'anniversaire
Ce lundi a servi de répétition générale en quelque sorte pour la journée de mardi, jour de l’anniversaire de Sergio ! Mon cadeau sera d’offrir les bières par dizaines et les 3 litres de rhum au cas où les amis n’en offriraient pas assez. La bière se vend l’équivalent d’un $.La fête commence des 10 heures le matin avec des dizaines de personnes qui iront et viendront toutes la journée. J’ai évidemment beaucoup de plaisir et d’intérêt à rencontrer tout ce monde et en particulier la fille de Sergio à qui j’essaie d’expliquer en espagnol que puisque son père l’a eue a 21 ans il a aujourd’hui le double de son âge ce qui n’arrivera qu’«una vez en tota la vida ». Pas si facile de se faire des mojitos à Palma . On a le rhum, on a éventuellement l’eau mais où sont les citrons verts , la menthe . Alberto finira par m’en dénicher et j’en boirai un avec plaisir mais je choisirai de me retirer dès 9h le soir car la fête cubaine est redoutable. La musique mise au plus fort, durera jusqu’à 2 heures passées me dit-on et il ne restera plus de bière. Le lendemain quand je descends à 8h la maisonnée se fait très discrète partagée entre : reprendre un autre rhum ou s’en tenir à l’aspirine. Voilà 42 ans qui auront été bien arrosés .
lundi, mars 26, 2012
Une journée en famille
Le défilé commence de bonne heure bien arrosé de Mamajuana, un mélange de plantes qui macèrent dans un rhum local à 35°- A 10h du matin ça semble assez fort déjà ! Famille et amis défilent sans arrêt et passerons la journée à boire et à deviser car contrairement à ce qui se passe dans les pays voisins ici à Cuba -Merci Fidel- la population est éduquée et chacun peut et aime discuter politique , histoire, géographie , économie et Amérique ! Dans cette famille ils sont tous fans des frères Castro et pensent, tous aussi, qu’il vaut mieux regarder El Papa s’agiter à la télé que de se fondre dans les millions de personnes qui tentent de le voir en vrai sous ce soleil de plomb. On restera donc at home. Evidemment Sergio is beaming with joy !!!! ( Il a une fiancée ici !)
Et la joie de sa maman est encore plus évidente. Voilà une Caridad avec qui je vais devenir amie Elle a juste mon âge et même si je ne m’exprime pas couramment en espagnol, on émet et on se capte 5/5 bien branchées que nous sommes sur la station des « cœurs de mères »
Palma de Soriano
Nous serons à Santiago de Cuba à 2 heures du matin ( avec l’heure de décalage = 3h pour nous Dominicains ! ) et seulement à 4H à la petite ville de Palma où vivent la mère de Sergio, son frère , ses neveux , ses amis . Car passer la douane en débarquant à Cuba n’est pas une mince affaire .Nous parvenons après de sévères contrôles à emporter nos précieuses affaires. Sans taxes supplémentaires Alex le jeune neveu – 16 ans- de Sergio nous attend dans la nuit tiède avec un copain qui conduit une vieille bagnole qui, après la réparation d’une panne d’éclairage nous mènera à bon port a très très vive allure sur une route chaoteuse mais heureusement déserte à cette heure- là vide !
Je suis promptement encore installée dans une grande chambre qui donne sur la rue (Ave O Quies , once more !) au premier étage et serai réveillée dès 6 heures par le bruit des sabots des chevaux qui frappent les pavés . Ce sont les guaguas de Cuba ..Au pas au pas au pas …au trot mais pas trop ! C’est charmant, désuet, pour le moins inattendu C’est qu’il semble y avoir peu de voitures dans ce pays
Je suis promptement encore installée dans une grande chambre qui donne sur la rue (Ave O Quies , once more !) au premier étage et serai réveillée dès 6 heures par le bruit des sabots des chevaux qui frappent les pavés . Ce sont les guaguas de Cuba ..Au pas au pas au pas …au trot mais pas trop ! C’est charmant, désuet, pour le moins inattendu C’est qu’il semble y avoir peu de voitures dans ce pays
Ce que je vois de ma fenêtre Fruits et primeurs ! Pas beaucoup d'acheteurs ... C'est archi- calme ici . Voici la rue dans laquelle je vis en plein midi : Un monde en attente ...... |